jeudi 27 août 2009

Les larmes, c'est aussi quand on est heureux

Je me souviens d'avoir pleuré. Tout de suite. Dès que j’ai appris la nouvelle. Un gros, un énorme, un incommensurable surplus d’émotions. C’était le 26 Juillet. Entre la poire et le dessert, une petite phrase tombée du ciel qui rebondit, rebondit, rebondit, jusqu’à ce que quelqu’un, réveillé avant les autres, la rattrape au vol. « Bérangère est enceinte. » Bérangère, l’amie chérie. Enceinte. Je me souviens des regards de tout le monde qui se croisaient dans tous les sens. Nous cherchions tous un point d’ancrage. Et nous le trouvâmes dans un sourire qui disait « Oui, c’est vrai. » Qu'elles sont douces ces surprises, ces vraies de vraies. Celles qui changent votre journée et puis, ah tiens, finalement, votre vie entière. Ils étaient heureux, fébriles, inquiets. On le sentait. Pour eux aussi, l'événement était une vraie surprise. Et il semblait que l'annonce rendait à chaque fois la chose un peu plus concrète. Comme s'ils sortaient d'eux-mêmes et se regardaient en train de prononcer ces mots et par conséquence, de réaliser ce qu'ils signifiaient vraiment.
Je me souviens d'avoir pleuré. Parce que j'étais heureuse. Mes quatre amis, à trois mois d'intervalle, dans l'attente du petit être qui allait révolutionner nos vies. Oui, indéniablement, on ne gobera plus de flamby devant les enfants... Dans ces situations tellement surprenantes, seul le coeur peut parler. Nul ne peut se cacher. C'est l'essentiel qui s'exprime. L'émotion annihile tout. Je me souviens m'être levée. Enfin, je crois. Et il y a eu des embrassades. Un moment au ralenti. Dans le ventre de mes amies, dans leur vie, grandissent des mini-eux. Symboles que le temps a passé depuis les bancs de la Fac. Le chagrin d'amour de l'une qui m'a poussée à lui parler. Notre trio vite formé. Nos compétences complémentaires qui nous assuraient les meilleures notes ! Au premier rang, main levée à la vitesse de l'éclair ; "On peut faire l'exposé à 3 ?"
Bientôt, nous aurons ces petits êtres avec nous.
"Bérangère est enceinte." "Bérangère est enceinte." "Bérangère est enceinte." Longtemps encore, je le sais, j'aurais cette phrase en moi. Une petite bombe. Un attentat amical. Bérangère et Hugues attendent un enfant. Formule un peu désuète et pourtant : "le fruit de leur amour". Un bébé qui sait déjà, là où il est, qu'il aura plein d'amis à la sortie.

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