lundi 30 novembre 2009

C'est quand le bonheur ?







C'est quoi le bonheur ? Un tapis de feuilles d'automne. Un cookie et un chocolat chaud chez Starbuck.
C'est quand le bonheur ? Le week-end ? Quand on fait une petite flambée dans la cheminée. Quand on se mate un film sur le grand écran. Quand le bébé chien réclame un câlin. Quand on se fait une petite fondue en amoureux.
C'est quand on choisit le parquet pour sa nouvelle chambre d'amoureux. C'est quand on fait les boutiques à deux. Quand on fait la liste des cadeaux de Noël.
Le matin, quand votre chéri claque la porte. Vous avez un moment de doute. Serait-il parti sans vous souhaiter une bonne journée ? Mais il revient rapidement. Il était juste parti sortir votre voiture. Il revient et il vous souhaite une bonne journée, il vous dit qu'il vous aime, il vous dit "vivement ce soir".
C'est une discussion hautement existentielle, le soir au fond du lit, quand on essaie de se réchauffer le bout des pieds.
- Imagine, tu es célibataire, tu as le droit a une soirée. Tu choisis qui : Jude Law ? Benît Magimel ? Marc Lavoine ?
- Han ! Trop dur ! Et toi ? Zoé Felix ? Lucie Liu ? Mélanie Doutey ? Mélanie Laurent ?
- Impossible de choisir...


Quelques images du bonheur pour ce lundi matin. Parce qu'il y a des jours où on se dit qu'on en a de la chance...!

vendredi 27 novembre 2009

Je construis une cathédrale.

Il y a des fois, on ne sait pas bien pourquoi on travaille. Non, non, ne nous mentons pas. Il y a des fois, on se demande. On voudrait être riche. Ne rien faire de toute la journée. Ou bien avoir un super boulot où il n'y a jamais le moindre problème, où tout le monde vous adore, vous trouve super, où l'argent coule à flots. Un super job au pays des Bisounours en fait. Sauf qu'on ne peut jamais empêcher l'imprimante de tomber en panne, les dossiers de ne pas se compliquer à un moment donné,... On évite rarement les parents d'élèves en colère, les fournisseurs en retard, les commandes qui ne tombent pas. Et le monde du travail peut vite devenir un champs de combat. Il faut se battre, tenir le navire à flots.
Et puis, il y a des vrais moment de félicité. Vous retrouvez le sens de votre travail. La cohésion d'équipe, l'envie d'aller dans le même sens ensemble. Vous retrouvez l'essence même de votre job : mener des projets en équipe, les porter à plusieurs, inventer des choses, aider les autres, enseigner, faire marcher la grande machine...

Toi, que fais-tu ? Je casse des cailloux.
Toi, que fais-tu ? Je construis un mur.
Toi, que fais-tu ? Je construis une cathédrale.


Il y a des jours, où on comprend mieux, des jours où on sait ce qu'on fait et pourquoi on le fait.
Des jours où on se dit que si on bosse c'est aussi pour être plus riche d'autre chose que du porte-monnaie.

jeudi 26 novembre 2009

I'll be there for you, nanananananaaaa


On a tous un ami. Moi, j'ai des amis. Et je peux frimer avec.
J'en ai qui envoient un sourire tous les jours ou qui commentent mon blog régulièrement et qui me font aimer la vie.
J'en ai qui vivent trop loin, à Paris, à Turin, partout ailleurs qu'à Angers en fait...
J'en ai qui serait digne d'être mannequin, rapport à la perte de poids post-accouchement...
J'en ai qui sont péteux. Plusieurs.
J'en ai aussi qui me font mourir de rire. Ce sont souvent les péteux d'ailleurs.
J'en ai avec qui j'adore parler.
J'en ai aussi un que j'ai découvert il y a peu de temps, rapport au fait qu'il n'est sur Terre que depuis quelques jours... C'est le même que j'ai envie de protéger...
J'en ai un que j'admire sacrément. C'est un peu plus qu'un ami...
J'en ai à qui je pense. Ben oui, c'est sûr...
Pour être totalement juste, je dirai qu'il manque quelques cases. Parce que j'ai aussi des amis :
- qu'il ne faut pas trop faire chier (entre autres sur un terrain de rugby...)
- qui sont plus maniaques que moi
- qui pètent + font rire + vivent trop loin. Ils sont forts ceux-là !

Bisous, bisous.

mercredi 25 novembre 2009

Rosa, Rosa, Rosam, Rosae, Rosae, Rosa

"Aurélie, Aurélie, vous êtes contente ? Vous avez passé la moyenne !"
Classe de seconde au lycée Jacques Monod de Saint-Jean de Braye, mon prof de maths me court après dans le couloir... Pour me féliciter d'un 11 en maths. Faut dire, je traînais des 0, des 4, des 6...
Faut dire aussi, tout ça, c'est une question de câblage.
Nous n'avons pas tous les mêmes câblages. Il y a des trucs, on a beau faire, le cerveau ne suit pas. Il manque des connexions. C'est comme s'il y avait une sorte de vide abyssal entre ce qu'on vous explique et ce que vous parvenez à faire.

L'intelligence se met en marche. ça roule, ça pédale. Tranquille. On y va tout doux. ça s'enclenche pas trop mal. On se dit qu'on peut prendre un peu de vitesse. On passe la seconde. La route est belle. Il y a des petits oiseaux. Des fleurs roses. Et des arcs en ciel aussi. Dès fois même, il y a des bonbons accrochés aux arbres et des bisous qui tombent du ciel. Ouais ouais. Et d'un coup. Le ciel s'assombrit. Les petits piaf de Disney se transforment en corbeaux noirs avec des griffes qui lancent des flammes et des yeux exorbités dont jaillissent des éclairs et même parfois du sang. Il y a des plantes carnivores plus grosses que le haricot magique de Jack et qui attendent que vous trébuchiez pour vous bouffer tout cru en faisant craquer vos os sous leurs dents jaunes et crasseuses. Voilà.

C'est ce que je vis quand :
- j'essaie de faire une traduction de latin. Jamais rien pané aux déclinaisons, tout ça, tout ça.
- j'essaie de résoudre un problème de probabilités en maths. Jamais rien pané aux histoires de chaussettes rouges et chaussettes noires dans le tiroir, combien y-a-t-il de chances que je tire deux chaussettes de la même couleur dans le noir ?
- j'essaie de calculer les intervalles. 30 arbres au bord de la route, combien d'intervalles ? J'ai 27 ans, j'ai vécu combien d'années ?
- j'essaie de comprendre le changement d'heure. Si on recule d'une heure, ça veut dire qu'on dormira une heure de plus. Il fera jour plus tôt alors ? Nan, c'est le contraire ? Rrrhhooo, je sais plus...!
Et puis, dernière expérience en date : le cours de country d'hier soir. Putain, je les vois bien les pas. Je les comprends. J'y arrive. Tout doucement. Mais quand ils mettent la musique, ça s'emballe. Mes pieds vivent leur vie, mon cerveau panique. C'est le bordel.

C'est un problème de câblage j'vous dis. De câblage. Il me manque des câbles. Obligé. J'ai des lacunes câblistiques.

mardi 24 novembre 2009

Mon agenda, ma vie, mon œuvre


Nous sommes le mardi 24 Novembre. Dans un peu plus d'un mois, l'année s'achèvera. Fera-t-on un bilan ? Un an de plus au compteur, ça veut dire quoi ? Il sera temps de se demander si on a laissé filer le temps. Ai-je subi ? Ai-je choisi ? Etre acteur de sa vie qu'il disait l'autre... Moi, je veux bien faire le point. En 2009, j'ai fait plein de kilomètres parce qu'une mission au boulot m'a emmenée sur toutes les routes de France. J'ai dormi dans plein d'hôtels différents. J'ai trouvé que le réseau SNCF était quand même pas mal foutu du tout. En 2009, j'ai fêté mon premier anniversaire de mariage. En 2009, j'ai commencé les billets douxmeur. Depuis le 26 janvier, je m'y tiens. En 2009, nous avons acheté une maison. Un vrai petit nid douillet. Notre premier vrai petit nid douillet à nous. Par conséquent, en 2009, nous nous sommes libérés de plusieurs milliers d'euros. Je me sens beaucoup plus légère. Si, si. En 2009, j'ai vu France-Ecosse au Stade de France, je suis allée à mon premier bal country, j'ai découvert les Puces de Saint-Ouen, j'ai revisité les plages du Débarquement, je suis allée à Roland Garros et au spectacle du Puy du Fou. En 2009, j'ai déménagé plusieurs amis, j'ai accompagné une amie pour choisir sa robe de mariée, j'ai rencontré le bébé de mes meilleurs amis. J'ai fait du parapente. J'ai découvert la réflexologie. Je suis allée chez le coiffeur environ 8 fois. Chez l'esthéticienne, environ 11 fois. A raison de 27 € par rendez-vous, je peux donc estimer avoir claqué 297 € chez l'arracheuse de poils. Aïe.
Tout ça, je m'en souviens. Je m'en souviens mais c'est aussi parce qu'en 2009, j'ai été accompagnée par mon agenda. Fidèle petit rapporteur quotidien. Une vie qui défile au rythme des annotations journalières.
Et comme nous sommes le 24 Novembre, j'ai le droit d'aller choisir mon nouvel agenda pour l'année prochaine. En 2010, il sera vert, il sera écolo, avec un petit lien en cuir tout mignon. Que s'y glissera-t-il ? Que verrons-nous en 2010 ? ...

lundi 23 novembre 2009

Brèves de chasseurs

Le chasseur n'est pas toujours un modèle de raffinement.
Définitivement.
Il essaie pourtant. Il s'intéresse à l'actualité. Il a un avis sur tout. Pertinent, l'avis. Le chasseur est un modèle de tolérance, d'écoute des autres, de délicatesse. Son avis est toujours fin, précis, argumenté, parfois même un peu en avance sur son temps. Le chasseur comprend son prochain. Surtout quand il a bien picolé. Au cul de la bagnolle. Il se jette deux-trois verres dans le cornet. Entre chaque bouchée. Un bout de saucisson. Un verre. Un bout de gras. Un verre. Un sandwich au pâté. Deux verres. Un morceau de camembert. Trois verres. Un petit morceau de chocolat ? Allez, un verre ! Et puis après : que des verres...

Je me moque. Je me moque. Je grossis le trait. A peine cependant.

Car il y a des choses, faut les voir pour le croire :

Protagoniste 1, un jeune homme de 28 ans, sobre, élégant, sportif : "Les grands-parents de ma femme se sont faits cambriolés. Les pauvres."


Protagoniste 2, aimable, à l'écoute, soucieux de son prochain : "Oh, les pauvres. C'est pas marrant ça..."

Protagoniste 3, le chasseur du dimanche, pas vraiment chasseur, on ne lui confierai pas une arme, il se contente de suivre tout ça de loin, mais ça ne l'empêche pas d'avoir un avis sur tout, Président de la République il pourrait être le gars : "C'est de la faute au gouvernement tout ça. On n'a qu'à fermer les frontières."

Voilà.
Voilà la solution qui manquait pour que le monde aille mieux...! Il suffisait de solliciter Dédé le chasseur du dimanche. Qu'on est cons. Merci Dédé...

Généralement, Dédé termine la soirée comme il l'a commencé : bourré. Il veut prendre le volant. Vous lui dîtes qu'il ne vaut mieux pas. Il vous répond dans un grognement animal qu'il n'est pas bourré, qu'il a besoin de personne et que de toutes façons, sa voiture connaît la route et qu'elle rentre toute seule. La classe.

vendredi 20 novembre 2009

Voir le jour se lever


Par la vitre du train, voir le jour se lever. Un ciel un peu déchiré et des nuages imbibés de jaune. Un peu de rose. Un peu de bleu. Un disque rougeoyant.
On achète un livre à la boutique Relay de la gare. 5 livres consultés. Quelques secondes à peine passées sur la quatrième de couverture.
On repose.
On choisit.
Le lira-t-on vraiment ?
On survole les unes des journaux.
Que vais-je offrir à Noël ?
Je vais peut-être dormir un peu.
Lire les premières pages...
Et puis, je vais descendre. Le métro. Le rdv. Un déjeuner. Repartir.
Rêver de revoir ce ciel. Demain samedi.

En forêt peut-être. Voir le jour se lever.

jeudi 19 novembre 2009

30 ans, l'âge de récupération

On approche de la trentaine. C'est pas grave. C'est même plutôt chouette. Seulement à 30 ans, il paraît qu'on n'a pas le droit d'être fatigué. Parce qu'à presque 30 ans, il paraît qu'on est 'achement jeune. Qu'on a 'achement la patate. Qu'on est des requins de la vie que rien n'effraie.
Alors qu'en fait, on a toutes les raisons d'être bien bien fatigué.

Parce qu'à 30 ans, on a derrière soi :

- la naissance. Sans commentaire.

- l'enfance pendant laquelle on a du apprendre à marcher, parler, manger, écrire, lire, colorier sans dépasser, la politesse, le respect, le partage, l'altruisme. Crevant.

- l'adolescence pendant laquelle on a découvert la drogue, le sexe, l'amour et tout de suite après le chagrin d'amour, et pendant laquelle on a beaucoup pleuré, beaucoup utilisé de lotion anti-acné, beaucoup râlé après les parents-ces-gros-nuls-qui-ne-comprennent-jamais-rien, après les profs-ces-gros-nuls-qui-ne-comprennent-jamais-rien, après les mecs-ces-gros-nuls-qui-ne-comprennent-jamais-rien, après la société-cette-grosse-merde-qui-ne-comprend-jamais-rien. Archi crevant.

- la post-adolescence pendant laquelle on rentre dans l'âge adulte et où on doit finir ses études, trouver un boulot, louer un appart', passer son permis, trouver un mec puis trouver un mec sérieux, couper le cordon ombilical, organiser les 50 ans de ses parents.

- l'âge adulte pendant lequel on doit garder son boulot, acheter une maison, faire un bébé, aller aux crémaillères de tous les potes qui ont acheté une maison, aller aux mariagex de tous les potes qui se marient, aller aux baptêmes de tous les potes qui font des bébés, récupérer ses points de permis, se faire couper les cheveux parce que sinon ça fait trop adolescent, faire des PPT pour les 30 ans de ses potes avec plein de vieilles photos de quand on était plus jeunes.

Après tout ça, je dirai que la suite est carrément relax. Elever ses enfants ? 'Pinuts' comparé à ces 30 premières années de vie. Préparer sa retraite ? Choisir la meilleure assurance ? Louer un tandem ? Un châlet à Avoriaz ? S'adapter aux lunettes à double foyer ? A l'appareil dentaire ? Acheter une baignoire avec une porte ? Du Stérident ? Un fauteuil pour monter les escaliers ? Bouffer de la margarine avec des Oméga 3 ?
Fastoche tout ça.

Je dirai donc qu'à 30 ans, on a légitimement le droit d'être hypra fatigué.
D'ailleurs, je vais me coucher.

mercredi 18 novembre 2009

Vous pouvez répéter la question ?

L'important dans la vie, c'est d'être clair. Surtout dans le cadre professionnel. Il faut s'exprimer intelligiblement pour être compris de tous, pour favoriser la fluidité des échanges, pour optimiser l'efficacité du processus de travail. Non vraiment, c'est important de bien s'exprimer.

Mon mari René a reçu le mail ci-dessous d'un client hier...

Comment voulez-vous que monde tourne mes pauvres amis ?


Monsieur ,
Concernant votre commande référence BORJON Château-Gontier, merci de nous confirmer si notamment le sens d'ouverture est bien Droite Poussant de même avons bien noté que les TROIS Blocs -portes supplémentaires votre MAIL du 16/11/2009 sont conformes exactement au poste B DU DEVIS SOIT de l'AR USINE N°36378 SOIT : BP HBR 108 x 68 ( pour cloison de 94 mm) 4 paumelles 140 porte prépeinte CF PF 1H 2040 x 1130 x 56 cadre BER SANS contrefeuillure , JT feu , Mortaise 160 (ce qui uniquement pour ce poste DEVIS B fait en additionnant les deux commandes VOTRE première commande du 27/10/09 ET le complément d'hier 16/11/09 fait au total pour ce poste six blocs portes.
En vous remerciant de nous en adresser la confirmation.
Restant à votre disposition ,
Avec l'expression de nos sentiments distingués et dévoués.


Vous avez trois heures. On ne copie pas sur son voisin. Et on répond clairement à la question. Merci.

mardi 17 novembre 2009

Thanks God !

Dieu (ou l'Homme ou la Volonté Divine à travers la main de l'Homme... Enfin vous voyez...) inventa la roue et le feu. Merci.
Dans la foulée, ou à peu de choses près : le Nutella, l'électricité, le train, le parapluie, le pansement, les lunettes de vue. Que des choses indispensables.
Merci aussi pour le vaccin, la colle, la pince à épiler, le clignotant, le lave-linge, l'imprimerie et le couteau à Nutella. Et l'anti-moustiques.

Dieu, tu aurais pu t'arrêter là. On peut tout à fait vivre ainsi. On se nourrit de Nutella, que l'on ne peine pas à déguster grâce au couteau dédié, aux lunettes de vue et à l'électricité. On peut être sûr que c'est du Nutella grâce à l'étiquette imprimée et bien collée. Si on n'a plus de Nutella, on peut prendre le train jusqu'à NutellaVille. On n'y risque rien grâce à l'anti-moustiques, au vaccin et au clignotant. Au pire, on a un pansement de toutes façons. Si toutefois on devait se salir, on s'en fout car on a le lave-linge. Vie parfaite.

Mais c'est sans compter sur l'invention ultime. Celle qui manquait. La fortiche des fortiches. La décolleuse à papier peint. Invention génialissime. Simple. Sobre. Efficace. Sublime.

Chapeau bas Dieu. Non, vraiment, je t'admire. Merci. Du fond du cœur, merci pour la décolleuse à papier peint. Maintenant que c'est fait, tu peux passer à la machine pour arracher les dents de sagesse et pour accoucher par télétransmission et la faim dans le monde.

Bon courage et à bientôt. Merci encore.

jeudi 12 novembre 2009

Une bassine, ça se remplit super vite en fait.

Mardi a été une journée extraordinaire. Assommée par l'annonce de la naissance de Toine. Assommée par l'annonce d'une victoire à un gros appel d'offre. Une sacrée journée donc, riche en émotions et en ondes ultra-positives. Vous sentez que rien ne peut vous arriver. Vous êtes chanceuse, vous êtes forte, vous êtes invicible. Le monde vous appartient.

Aujourd'hui, nous sommes jeudi. Et les ondes positives, il semble que ça ne dure pas forcément très très longtemps.

Que dois-je penser d'une journée qui commence avec :
- une panne d'électricité...
- ... et un dégât des eaux ?

Je me demande.

Et devant tant de bonté d'âme de la part de Madame la Chance et étant donné le karma présumé d'un vendredi 13, il n'est pas dit que je vous retrouve demain. Là aussi, j'me demande...

mardi 10 novembre 2009

Le jour le plus long. En haut à gauche, tout de suite après le jour le plus beau.

Pour le billet du jour, plusieurs titres étaient possibles :
- 20 ans après la chute du mur de Berlin, la chute des eaux de Marion.
- Le lundi 09 Novembre 2009.
- Il est né le mini copaing.

En réalité, si beaucoup de mots viennent, c'est parce que beaucoup de mots manquent.

Cette nuit, nous avons reçu le coup de fil tant attendu depuis plusieurs semaines. Celui qui annoncerait le départ de nos meilleurs amis pour la maternité. Celui qui annoncerait la naissance du premier bébé des copaings, du premier mini-copaing. ça y est, c'est fait. Il est né. Il est là. La famille des copaings s'est agrandie.

Alors je suis restée longtemps, les yeux écarquillés dans la nuit. Avec quelques larmes. Avec pas mal d'images en tête. Celles de ma copine à l'université, lorsque nous nous sommes rencontrées.

Je ne saurai même pas vous dire comment a été prénommé le petit nouveau-né. Les seules questions qui sont venues ont été : ça va ? ça s'est bien passé ? Comment vas-tu ? Comment va la maman ? Comment va le bébé ?
Je ne sais pas combien il mesure, combien il pèse. Je sais juste qu'il est là. Qu'il va peser lourd dans la balance d'amour des copaings. Qu'on l'aime tous déjà très fort, d'emblée. Sans que nous soyons du même sang, nous sommes de la même famille. Enfin voilà, c'est l'effet que ça me fait.

J'ai rêvé du prénom du coup. Ambroise, Ambroise-quelque-chose-qui-sonnait-chinois. Bizarre les rêves. Maintenant, j'ai hâte de les voir. De mettre des images concrètes sur tout ça.

On s'est rencontrées à l'Université. On avait un peu plus de 18 ans. On ne savait pas quel métier on ferait avec un diplôme de lettres modernes. On était célibataire ou presque. Et ce soir, je prends la route pour aller rencontrer ce petit bébé tant attendu.

Sûr, ça va être le jour le plus long. Mais c'est pas grave parce qu'il suit le jour le plus beau et qu'il précède des jours encore plus beaux à venir.

lundi 9 novembre 2009

Par exemple, si vous décédez demain...

Un petit espace bien désagréable, malgré les efforts de décoration. Quelques brochures jetées sur une table basse. Grise, la table basse. Des sièges en tissu. Bleu. Moches. Une campagne de sensibilisation sur les détecteurs de fumée. "Pour protéger votre famille." La corde sensible, ils connaissent bien les assureurs.
Quelques plantes vertes pour faire plus vivant. Dans les salles d'attente des assureurs, il n'y a que des gens qui font la gueule. Parce qu'ils viennent de péter leur bagnole. Parce qu'on vient de péter leur bagnole. Parce que c'était pas leur faute. Parce que c'est toujours la faute d'un autre. Parce que les assureurs sont des voleurs. Enfin voilà, je résume.

Un petit bureau bien impersonnel. Un téléphone. Un ordinateur. Même pas de pot à crayons. Juste un vieux Bic noir qui a perdu ses deux capuchons, celui du cucul et celui de la têtête. Encore moins de photos de famille autour du barbeuc' à la Baule. L'assureur est impersonnel. Il dit même : "L'ordinateur me dit que vous êtes assuré chez nous depuis 2005." Comme si un ordinateur, ça parlait. A d'autres.

Et puis, il y a l'assureur. La classe. Une chemise violette dix fois trop grande. Tellement dix fois trop grande qu'on ne saurait dire si le Monsieur dedans est mince ou pas. Une chemise dans cette matière improbable, toute molle, qui ressemble à de la soie mais qui n'en est pas. Dans les deux cas, c'est moche. Bien sûr, une jolie cravate rayée là-dessus. Incontournable la cravate rayée. Elle se décline dans tous les coloris. Elle est livrée avec la chemise. Et puis, une grooosse montre. La classe donc.

L'assureur essaie de créer le lien. "Après tout, je vous prends votre pognon, on peut bien être ami..." Il rigole quand il ne faut pas. "Imaginez Madame, vous décédez demain. Ah ah ah !" Ah oui, c'est marrant, j'aurais pas rigolé à ce moment-là moi... "Vous n'avez rien compris à ce que je viens de vous dire ? Ah ah ah !" Non, beau chercher, j'ai toujours pas envie de rire. J'exige qu'on m'explique les choses simplement. Qu'on me pose les additions sur du papier, qu'on me fasse des patates pour me montrer clairement pourquoi je dois ça et pourquoi on va me rendre ça.

Enfin, je reste hypnotisé par les manipulations ordinateuresques de l'assureur. Il tripote plein de touches ; voilà enfin à que servent les F2, F3, F5 du clavier. Il tape, il retape, il bidouille, il tripatouille. On a beau suivre, ça ne forme pas de mots. Que des lettres. Des codes peut-être... Assureur du troisième type...
Je vous laisse, j'ai deux-trois trucs à finir avant de mourir demain. Va m'avoir filer la poisse cet assureur...

vendredi 6 novembre 2009

Life is a big big big question

Je me rends compte que cette semaine aura été marquée par le questionnement. Pas un billet sans un point d'interrogation qui traîne. Qu'est-ce qu'être français ? Combien de temps peut vivre un poulet ? Pourquoi ai-je entendu parler de léopard 4 fois dans la même journée ? Combien, mais combien de questions nous posons-nous chaque jour ? Tiens, encore une !

Et je vous passe les questions quotidiennes : Que mange-t-on ce soir ? Comment je m'habille ce matin ? Il va pleuvoir aujourd'hui ? Tu as bien dormi ? On n'aurait pas oublié de sortir les poubelles hier ? Tu crois qu'on devrait choisir ce parquet ?

Et les questions professionnelles : Avons-nous des chances de gagner cet appel d'offre ? Est-ce que ma propale tient la route ? Ai-je bien répondu à la question ?

Est-ce qu'on aura du boulot pour les trois mois à venir ? Pourquoi Power Point m'a planté ?

Il y a aussi les questions pourries : Tu as l'air fatiguée, tu es sûre que ça va ? Les questions sournoises : Tu n'aurais pas grossi toi ? Les questions polies : ça va ? Quelqu'un veut de l'eau ? Les questions de merde : T'aurais pas 20 € ? Tu voudrais pas venir me chercher au train samedi à 23h30 ? Tu as toujours été comme ça ?

Et puis, il y a les questions existentielles, les vraies : Est-ce qu'il m'aime toujours ? Est-ce que je lui plais ? Est-ce qu'on va être heureux toute notre vie ? Comment peut-on faire disparaître une île, tuer la copine du héros, s'évader de Fox River ?

Et enfin, il y a la plus grande question de tous les temps, la question des questions, the big one, the must, the only one, la question de la mort qui tue, la question de la vie, la question du vendredi après-midi, celle que l'on se pose assis derrière son bureau, devant son écran, de 14h à 18h30 : Qui a inventé le boulot le vendredi après-midi ???

jeudi 5 novembre 2009

Bizarre, vous avez dit bizarre...?

Hier matin, j'entends à la radio qu'Usain Bolt, le célèbre jamaïcain qui court plus vite que tout le monde est en voyage au Kenya où il devrait adopter un bébé léopard.
Hier dans la matinée, un collègue demande à mon patron quelle est la version de son logiciel Léopard sur son Mac.
Hier midi, des collègues blaguent sur les tenues "léopard". So sexy.
Hier soir, dans la série "Plus belle la vie" (pas honte), une actrice décide de porter une tenue léopard pour un dîner.

Ce matin, sous la douche, je pense à un client en me disant "Il a une main de fer dans un gant de velours."
Ce matin, sur la route du boulot, j'entends à la radio : "Il a une main de fer dans un gant de velours."

De deux choses l'une :
- Où la vie est faite d'incroyables coïncidences cosmiques
- Où ma vie est filmée, vous suivez en direct mes pérégrinations et vous jouez avec moi comme avec une marionnette.

C'est super bizarre.
J'ai un peu peur.

mercredi 4 novembre 2009

Combien de temps peut vivre un poulet ?

Combien de temps peut vivre un poulet ?
Des années que vous vous posez la question. Je le sais, je le sens. Elle vous taraude. Elle bloque votre sérénité profonde.
Combien de temps peut vivre un poulet ? Personne ne le sait. Parce que les poulets, on les mange. On les bute et on les mange. Comme des gros sauvages. On en fait des tranches, des sandwichs, des nuggets, on les rôtit. Le poulet est la plus grande victime de notre société.
Alors on me dit "Moi, je vends des poulets de 63 jours.", "Moi, des poulets de 83 jours." ça ne me dit pas combien de temps pourrait vivre un poulet si personne, personne, personne, ni les hommes, ni les renards, ni tout autre prédateur super-puissant ne venait buter les poulets.
Ce genre de questions, chers amis, nous avons tort de ne pas nous les poser plus souvent.
Parce que ces questions existentielles amènent des remarques cultissimement inoubliables : "C'est vrai que les poulets, on les tue toujours avant qu'ils ne meurent..."
Voilà.
...

Aurélie, porte-parole des poulets en souffrance

lundi 2 novembre 2009

Je ne sais pas qui je suis mais j'ai la vie pour apprendre


"Pour vous qu'est-ce qu'être français ?"
La question est posée, telle quelle, sur le site de débat en ligne sur la question de l'identité nationale. Moi, j'y répondrais bien à cette question. Bien volontiers. Bien sûr que je sais quoi dire. Bien sûr. Mais oui mais oui. J'ai un avis. Parfaitement. Je pense des choses moi. Oui, oui, oui. Je les exprime même. Je vais répondre d'ailleurs. ça vient, ça vient. Parfaitement.
Ah ben non, ça vient pas.
Pas facile la question. Pas facile du tout.
Voilà voilà.
Je vous dirais bien que c'est avoir un béret, une baguette sous le bras, une bouteille de pif dans un panier en osiers, des sabots en bois et une moustache. Mais ça va faire vieille France. Un brin caricatural. "Désuet" vous dites ? Ah oui, aussi.
Etre français, c'est parler français ? Même pas vrai. Candidat éliminé.
C'est ronchonner tout le temps, frimer avec sa Tour Eiffel, aller voir passer le Tour de France, adooorer la Côté d'Azur, re-frimer avec ses défilés de mode, son art contemporain, ses écrivains, ses chansons d'amour, son french kiss, ses nappes à carreaux, son bœuf bourguignon, son pinard et ses chansons de variétés, faire tout le temps la grève, avoir La Joconde, manger de la moutarde et avoir dans sa langue le délicieux mot de "rendez-vous". Voilà. Je fais ce que je peux avec les stéréotypes. Je ne suis pas le genre de fille à chercher la facilité. Hum.
Je vous laisse en compagnie de cette question. Moi, j'ai pas le temps, je suis déjà bien trop occupée à savoir qui je suis... Et je peux vous dire que ça fatigue 'achement comme questionnement...