mardi 31 août 2010

Complément à l'attention de la CAF

Et je précise qu'à la base, faut pas contrarier une femme enceinte, par définition hormonalement détraquée. Ils savent pas ça à la CAF ?

Je déteste appuyer sur la touche ‘étoile’ de mon téléphone.

La Sécu dit n’avoir jamais reçu ma déclaration de grossesse. Envoyée en Avril. Pas affolés, ils m’écrivent le 21 Juillet. Je reçois le courrier mi-Août. Ils font leur possible. En attendant, c’est pas grave, on va avancer les frais. C’est pas comme si j’avais un examen médical toutes les minutes. Heureusement, j’ai enterré quelques louis d’or au fond du jardin.

La CAF m’informe que nous dépassons le plafond de revenus pour 2008. En conséquence, ils ont l’honneur de m’annoncer que nous nous faisons entuber de la prime de naissance de 889 €. Entuber, oui, oui, c’est le terme approprié.

Les impôts nous réclament 3 600 € à régler avant fin 2010. Mais la dame m’assure qu’ils sont sympas parce qu’ils échelonnent les échéances sur trois mois : octobre, novembre et décembre. Elle m’a gentiment rappelé que la taxe d’habitation et la taxe foncière arrivent en Octobre et Décembre. C’est beau l’information. La garce m’a demandée de lui baiser les pieds pour la remercier mais j’ai refusé.

EDF nous envoie une facture de régularisation. Parce qu’ils estiment toujours vos dépenses d’électricité comme des grosses merdes. La somme de 578 € nous sera donc prélevée le 18 Septembre. Non, non, n’envoyez pas de RIB, on a déjà vos coordonnées bancaires. Ah, vous m’envoyez ravie… Je vous l’aurais apporté en mains propres sinon. Avec des fleurs et des bonbons.

Vous allez faire garder votre enfant par une assistante maternelle agrée ? 50 heures par semaine ? Cela fera dans les 650 € par mois. Et comme cela dépasse les 45 heures par semaine, vous paierez des heures majorées. Rappelez-moi vos revenus ? Oooh, vous dépassez tout juste le plafond. Pas de chance. Vous bénéficierez de l’aide minimum : un carambar, une gourde d’eau fraîche et une carte routière. Bon courage. Nous, on travaille plus pour payer plus. C’est un style.

Et Laurent Fignon est mort. Comme si ça suffisait pas.

Je déteste la CAF, les impôts, EDF, la Sécu. Je déteste les musiques d’attente quand on les appelle. Je déteste rappeler mon nom, mon numéro d’allocataire, de cliente, mon numéro fiscal, mon adresse, mon nom de jeune fille, mon nom d’épouse. Je déteste qu’ils soient tous désolés-comme-si-on-y-croyait. Je déteste appuyer sur la touche étoile de mon téléphone.

Si vous êtes de mauvaise humeur, tapez 1. Si vous êtes en colère, tapez 2. Si vous êtes dans l’incapacité totale de relativiser les faits, tapez 3. Si vous souhaitez joindre un conseiller, appuyer sur la touche 4 de votre téléphone. Sinon, merci de patienter, un conseiller va prendre votre appel.
Après le ‘bip sonore’, saisissez les 5 chiffres de votre code postal. Le temps d’attente est estimé à 8 minutes. Pour gagner du temps, merci de préparer votre numéro de client.

Tous nos conseillers sont malheureusement en ligne. Merci de saisir votre code de carte bancaire, d’envoyer un chèque à l’adresse indiquée sur votre dernière facture puis de bien vouloir vous présenter avant minuit à l’adresse qui vous sera ultérieurement communiquée, avec une mallette contenant la somme due en petites coupures ainsi que vos objets de valeur. Merci de venir seul. En cas de non-respect de ces consignes, vous serez exécutés.

lundi 30 août 2010

Petit frère


Ce billet est le petit frère de ce billet-ci : « Un roux peut en cacher un autre ».
Il rentre dans la catégorie fort bien connue de ce blog : « Les billets qui ne servent à rien. Mais alors à rien du tout. »
Les lignes à suivre n’auront donc aucune quelconque sorte d’utilité. Ni pour vous, ni pour moi, ni pour personne en ce bas monde. Vous serez en droit de les oublier aussitôt lues, si toutefois vous parvenez jusqu’aux dernières lignes.

Voilà, je vous écris pour vous dire que mes roux ont été remplacés. Par des voitures dorées.

Voilà.

Alors qu’il y a quelques temps, je ne pouvais mettre le nez dehors sans croiser un roux ou une rousse, désormais, je ne peux mettre le nez dehors sans croiser une voiture dorée. Aussi véridique qu’inintéressant.
Cela soulève tout de même quelques interrogations chez moi : pourquoi diable un tel coloris est-il développé ? Quelle réaction chimique a lieu dans la tête de certains au moment où ils choisissent ce coloris ? Comment peut-on aimer ce coloris ? Et enfin, comment puis-je écrire un billet pour raconter ça ?

Enfin, je l’ai fait. Depuis plusieurs lignes, je vous parle de ce fait extrêmement étrange : je croise sys-té-ma-ti-que-ment une voiture dorée lorsque je sors. René en est témoin.

Et ce billet n’a rien à voir avec celui-ci. Je ne suis pas folle. Non, non. Si, si. Je vous assure.

Je vous laisse. Il vaut mieux que je vous laisse.

Y a des roux dans des voitures dorées qui me regardent...

mercredi 25 août 2010

Et si on essayait de rester ensemble pour toujours ?

Ce matin (enfin, ce qui correspond à ‘mon’ matin depuis quelques jours…), en ouvrant Psychologies Magazine (parce que je suis de celles qui lisent Psychologies Magazine), je suis tombée sur cette question d’une enfant de 7 ans à la psychologue du magazine : « Quand est-ce que papa et maman vont se séparer ? »

Mon mari René et moi avions cette discussion hier soir. Nous étions tentés de poser le constat suivant : « Tout le monde se sépare ». Cela est faux bien sûr ; tout le monde ne se sépare pas. Mais les cas sont tellement nombreux que l’on vient à s’interroger. Parfois pour des raisons évidentes, souvent sans raison, beaucoup se séparent. L’amour semble s’en être allé aussi évidemment qu’il avait débarqué. Alors l’angoisse monte. Est-ce une fatalité ? Parce que, à l’heure où l’on s’aime, quelle déchirure d’imaginer que ce que l’on construit chaque jour à deux puisse se disloquer. Quel sens alors ? Savoir équilibrer savamment la part d’autonomie, de liberté, d’épanouissement personnel et la part de projets communs et d’engagement réciproque ne représente en rien un gage de réussite. Quand l’amour s’en va chez l’un, que l’on soit cet un ou que l’on soit l’autre, cela doit être bien difficile à concevoir.

Alors voilà, les uns et les autres se séparent et nous laissent dans le doute. Car ceux-là s’aimaient, car ceux-là semblaient faits l’un pour l’autre, car ceux-là avaient fait vœu d’amour éternel, car ceux-là y croyaient vraiment. Et nous sommes de ceux-là, qui s’aiment, qui semblent faits l’un pour l’autre, qui ont ait vœu d’amour éternel, qui y croient vraiment.

Alors re-voilà, c’est un peu angoissant, cela interpelle et interroge. Cela ne doit sans doute pas paralyser. Juste nous mener à la plus grande humilité possible. L’amour et le souhait de faire durablement vivre et évoluer cet amour sont là. N’ayons pas peur de l’histoire qui se tricote. Vivons-là en y mettant tout notre cœur, en étant conscients de la force fragile que nous en tirons. Ne souhaitons pas conserver l’acquis à tout prix. Sachons plutôt plier comme le roseau lorsque cela sera nécessaire. Et surtout, continuons de prendre soin l’un de l’autre et de ce qui nous a réuni un jour.

mardi 24 août 2010

J+2. Le doute s’installe…

Elle se demandait par où la folie allait arriver. Allait-elle la prendre de plein fouet ? La saisir et l’emmener pour toujours dans un vacarme à peine croyable. Pfiout, envolée pour toujours. Disparu le sens du réel. Où allait-elle l’emporter doucement, presque sournoisement ? En catimini. Un peu chaque jour. Elle la grignoterait petit bout par petit bout.

Tout d’abord, elle la fera se sentir débordée. Elle la fera entrer dans le clan de ceux qui ne travaillent pas mais n’ont jamais le temps de rien. Très bizarre ce clan…
Ensuite, elle la condamnera à scotcher devant des Chiffres et des lettres ou pire, devant Motus. Elle l’empêchera de quitter l’écran avant d’avoir formé un mot de 8 lettres avec A-Z-Q-K-E-P-I-T-O-W.

Ensuite, elle fera naître en elle des pulsions criminelles. Le chien des voisins qui hurle à la mort depuis des heures, elle pourrait peut-être l’étrangler. Ou lui mettre une balle dans la tête. Ou l’égorger. Elle ira sur Internet pour voir s’il existe des boulettes de viande à l’arsenic…

Et puis, elle en voudra au facteur de passer avec 5 minutes de retard. Elle trouvera que la Poste est toujours fermée, que le pain de la boulangerie est moins bon qu’avant, que le boucher l’a prise en grippe.

Et enfin, elle parlera d’elle à la troisième personne du singulier. Étrangère à elle-même. Déconnectée. Il sera trop tard. Quel retour en arrière possible ?


Congé maternité J+2. Je m’interroge déjà sur mes capacités mentales à bien gérer l’isolement. Le repos forcé est une condamnation sans appel.
Je vous laisse, je dois aller buter le chien des voisins. Mon salut en dépend…