mercredi 30 juin 2010

Faire pipitié

Mmmm, mais il est joli ce pharmacien. Un peu jeune. Un stagiaire sans doute. Brun, la peau mate. Une, deux, trois clientes. Est-ce que c'est lui qui va me servir ? P'têt' ben qu'oui, p't'êt ben qu'non. Est-ce que j'ai vraiment envie que ça soit lui qui me serve...?
Bientôt mon tour. Mais c'est qu'il est souriant en plus. Vous croyez que ça se voit que je suis enceinte ?
"Bonjour. Je vous écoute." Oooh, si c'est pas trognon ça. Il écoute. Même la petite vieille devant moi est sous le charme.
Non vraiment, il est charmant ce pharmacien. Oui, un peu jeune peut-être...
Quel air aimable. J'ai l'impression que je lui plais.
Sûr, je lui plais.
Tiens, il met un genou à terre pour me faire sa déclaration.
Ah non, il ramasse un truc.
Comment je suis habillée aujourd'hui ? Ouais... Pas top. Qu'est-ce qu'il va penser de moi ?
ça y est, c'est mon tour. C'est le beau brun qui me sert.
Le silence se fait. Un papillon se pose sur mon épaule. Un rouge-gorge nous régale de sa douce mélodie. Il y a comme un parfum de fleurs des champs et de guimauve.

"Bonjour. J'aurais besoin d'un flacon pour une analyse d'urine s'il-vous-plaît."
Je crois que j'ai rompu le charme...
Le beau stagiaire brun de savait même pas s'il avait ça en stock. Il a fait des études de pharma pour venir en aide au peuple souffrant et le voilà à prendre la mesure des guiboles des vieilles pour leur commander des bas de contention, à écouter papy lui parler de ses hémorroïdes et à filer des flacons en plastoc aux gonzesses enceintes pour qu'elles pissent dedans.

J'ai pris mon flacon et je suis partie. Plus le coeur à draguer tiens...

lundi 28 juin 2010

"On (n') a que ce que l'on mérite."

Voici une phrase qui me trotte dans la tête depuis samedi soir. Avec un doute d'ordre orthographique. "On n'a que ce que l'on mérite.", "On a ce que l'on mérite." La négation donne un goût un peu péjoratif à la locution. Et pourtant, cette phrase entendue samedi soir, ne portait que du positif. De l'ultra-positif même.
Elle a été lancée, pas très fort, à la fin d'un petit discours de remerciement. Et depuis, elle résonne en moi. Ne sommes-nous pas habitués à l'entendre dans un contexte plutôt négatif, comme une autre version du "On récolte ce que l'on sème". Des remarques que nous employons souvent pour signifier à quelqu'un qu'il a bien cherché ce qui lui arrive.
Et j'avais finalement oublié que cela pouvait être positif. Que l'on peut récolter l'amour que l'on a semé, que l'on peut avoir "bien cherché" l'amour que l'on reçoit. Oui, on peut aussi "ne mériter" que de bonnes choses.
Ma maman, ce week-end, a eu une petite fête en l'honneur de son soixantième anniversaire et de son départ à la retraite. Alors que ce genre de festivité sonne comme un bilan, cette remarque a permis de dire en peu de mots ce que, je n'en doute pas, tous les amis présents ce soir-là pensaient tout bas : ma maman, elle a bien mérité cette fête, elle a bien mérité que chacun se donne un peu de mal, elle a bien mérité les cadeaux, les bisous, les câlins et les compliments.
Alors voilà, maman, tu l'as bien cherché, tu récoltes aujourd'hui ce que tu as semé, tu n'as que ce que tu mérites : de la tendresse et de l'amour en pagaille. Nous étions 70 ; est-ce suffisant pour te rendre tout l'amour que tu as distribué et que distribues encore, à toi toute seule, à ta famille, tes enfants de sang ou pas, tes amis ? Encore bon anniversaire et bonne retraite...bien méritée !

mercredi 23 juin 2010

A la Une des journaux : "la femme enceinte a encore frappé"

Contre toute attente, il se pourrait que la femme enceinte puisse être un modèle de gangster. "LE" gangster à avoir dans son clan, la reine de l'arnaque, la mafiosa suprême.
Démonstration.

- Vous vous promenez dans la ville, fenêtres teintées, lunettes noires, aux aguets. Vous repérez une banque. Votre instinct de gangster vous invite à la braquer. C'est une pulsion impossible à réfréner. Vous n'êtes pas préparés. Juste quelques armes dans le coffre. Comment faire pour passer inaperçus ?
Et hop ! La femme enceinte est là !
Elle vire ses bas de contention, se les fout sur la tête et hop, ni vu, ni connu, je te cambriole !
Pratique.

- Vous prenez l'avion. Avec vous, un diamant d'une valeur inestimable. Mallette au poignet, vous avancez prudemment. Et là, devant vous, une harde de policiers, armés jusqu'au cou ! Mais comment faire ? Comment passer le barrage ?
Et hop ! La femme enceinte est là !
Elle a fait des dizaines d'exercices, elle a un périnée hyper musclé. A la photocopieuse, dans la file d'attente à la caisse, chez le coiffeur, serrer-desserrer, serrer-desserrer, serrer-desserrer, serrer-desserrer.
Hop, vas-y que je te cache le sachet avec le diamant là-où-je-pense et vas-y que je te le redonne une fois passé le barrage.
Pratique.

- Votre frère est injustement emprisonné. Vous décidez d'infiltrer la prison pour le faire s'évader. Vous mettez en place un plan machiavélique. Mais comment mémoriser les plans de la prison, les codes des portes, les pièges ?
Et hop ! La femme enceinte est là !
Sur sa poitrine, au milieu des veines éclatées et des vergetures, pile poil la place pour des tatouages. Même gamme de couleurs, dans les bleus-violets. Non vraiment, nickel. Inaperçu.
Pratique.

Démonstration scien-ti-fi-que.

mardi 22 juin 2010

Lapsus

Vendredi, un client qui n'a pas l'air de porter les chargés de communication dans son coeur m'a parlée de sa collègue en disant "notre chargée de conne" au lieu de "notre chargée de com'".

Hi hi. ça m'a bien fait rigoler.

Heureusement que je ne lui ai pas répondu "Faut le dire bite" au lieu de "Faut le dire vite"...

lundi 21 juin 2010

"Vous enseignez moins ce que vous savez que ce que vous êtes."*

Dans le marasme quotidien, au milieu des soucis inhérents à la vie, des contrariétés, des difficultés, il y a des petits et des grands événements, heureux et malheureux, qui vous apprennent à prendre du recul. Cette posture de distanciation, cette capacité à relativiser n'est pas évidente à adopter. Cela se travaille. Et cela va de paire, il me semble, avec la capacité à voir et vivre le bonheur lorsqu'il se présente.
ça n'était pas du tout naturel chez moi. Je ne suis pas née avec cette 'capacité à'. J'étais plutôt de celles qui tremblent que le bonheur se fasse la malle. Et j'en oubliais de le savourer tant qu'il était là. Je parle au passé parce que j'ai fait du chemin à ce niveau. C'est grâce à la vie en général mais aussi et surtout, c'est grâce à mon mari. A petites doses d'optimisme, à grand renfort de solutions aux problèmes, de relativisme sensé, de décalage de points de vue pour mieux resituer l'essentiel. Grâce à lui, grâce au bonheur de vivre à ses côtés, je sais mieux savourer le bonheur présent. Je vis pleinement notre bonheur, épargnés par la maladie, soudés par notre amour, portés par l'enfant que je porte pour nous et plein d'autres choses encore. Facile de vivre heureux me direz-vous, lorsque l'on est 'épargnés". C'est pourtant un grand pas pour moi. Je regarde mes alliances et j'y retrouve cette force. J'aime les porter, j'aime m'être mariée à René, j'aime savoir que nous vivons (parfois affrontons) les choses ensemble. Cette force que je tire de mon mari pourrait devenir un jour une faiblesse si, seule, je devais faire face. Mais en attendant, je savoure juste le plaisir de me savoir heureuse, le plaisir de parvenir à me détacher d'un tas de choses qui m'empoisonnaient avant. L'anticipation paralysante, la nostalgie attristante. Et parfois même, l'anticipation nostalgique ! René prend soin de moi, solutionne les problèmes, les entends mais ne les catastrophise jamais. Il y a eu et il y aura des coups durs de la vie, même en dehors de notre couple. Des vrais coups durs qui font durablement mal. Avec René, j'apprends à les dépasser, j'apprends d'autant mieux à savourer le bonheur, sans culpabiliser, presque par devoir, en mémoire de ces autres moments, moins heureux. Merci à toi René pour ce vrai bonheur au quotidien, pour ce chemin que tu m'as déjà fait faire, sans chercher à me le faire faire justement.

* Jean Jaurès, un copain

vendredi 18 juin 2010

Twingo verte !

"C'est quand qu'on arrive ?"
"J'ai envie de faire pipi."
"Je voulais être au milieu."
"J'ai faim."
"J'm'embête."


C'est pour éviter tout ça que :
- on équipe les nouvelles voitures de lecteurs dvd portable disposés sur l'appui-tête
- on n'emmène pas ses enfants sur les longs trajets
- si on est obligé de les emmener, on leur donne de légers sédatifs
- on part la nuit
- on invente des jeux

Et moi, mon jeu super top génial méga cool, c'était le jeu des plaques d'immatriculation. Cela demande un peu de préparation : une feuille avec une liste de 1 à 95 pour nos 95 départements (fuck les DOM TOM, quand on est petit, on sait pas qu'il y autre chose que la France métropolitaine). Le jeu consiste à barrer le nombre dès que vous croisez sur la route une plaque d'immatriculation portant ce numéro. A noter : avec les nouvelles plaques d'immatriculation, va falloir faire des enfants avec des yeux bioniques... En toute sincérité, ce jeu est plutôt chiant et j'ai jamais réussi à avoir tous les numéros...

Mais j'ai des amis qui ont inventé un jeu super top méga cool. Je ne peux plus m'en passer. Ce jeu m'obsède. René n'en peut plus. Mais j'y peux rien, c'est une drogue. Mon cerveau est conditionné. Je joue tout le temps. Même toute seule. C'est génial. Je m'amuse comme une folle. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas de le diffuser ici. C'est un copyright, attention.

Il faut...
Cela consiste à...
Vous devez...
...compter les Twingo vertes ! Tadaaa !
Voilà. C'est pas grand chose mais c'est trop top. Et rien à fiche que René n'en puisse plus. Moi, j'adore. Dès que j'en vois une, je crie "Twingo verte !" Et figurez-vous, qu'il y a plein plein plein de Twingo vertes ! Y en a partout !
Merci donc à ces amis et à leurs enfants qui ont inventé ce super jeu. Grâce à lui, je m'embête jamais en voiture !!

jeudi 17 juin 2010

Sciences Pou

- Bonjour Madame la Conseillère d'Orientation.

- Bonjour Mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?

- Cela concerne mon avenir professionnel.

- Dites-moi tout. Quels sont vos projets de vie ?

- Je ne sais pas trop. Je voudrais avoir des enfants.

- Ah, je vois...

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Je vais vous conseiller la meilleure filière à suivre. Je vous conseille de faire une prépa infantile. Vous y apprendrez les bases : comment un enfant dort, sur le dos, le côté, le ventre, dans un lit, un couffin, un berceau, une nacelle. Vous apprendrez le vocabulaire de base : l'échographie morphologique, la toxoplasmose, le bidule, le machin. La théorie concerne plusieurs domaines : la vie intra-utérine, le sommeil de l'enfant, l'alimentation de l'enfant, l'éveil de l'enfant, le change de l'enfant, la parole chez l'enfant, l'autorité, l'amour, le jeu, la médecine. C'est assez complet. En deuxième année, vous pouvez vous spécialiser, avec des stages pratiques pour apprendre les gestes. Ensuite, je vous conseille de faire "Sciences Pou" (Sciences Poussette). C'est une formation assez élitiste. On n'y rentre pas comme ça. Mais vous y apprendrez, en 3 ans, tous les secrets des poussettes : les coques, les nacelles, les options... Vous pourrez prendre une spécialité "transat" qui n'est pas de tout repos. Et avec un peu de chance, vous pourez passer le concours "chaise haute" qui ne s'avère pas si simple que le sujet pourrait le laisser penser. Sciences Pou requiert de très bonnes facultés d'analyse et de comparaison. C'est à la fois technique (il y a des épreuves de rapidité sur le pliage-dépliage de la poussette), social (choix de la poussette où l'enfant vous regarde / regarde la route), économique (rapport qualité/prix, options...) La sélection est rude mais après ça, vous pourrez être parents, assurément, sans aucun problème.

- Merci Madame la Conseillère d'Orientation.

- De rien ma petite, de rien. Et n'oubliez pas : sortez couverts.

- Ouais, c'est ça.

Faut avoir faire Sciences Po, l'ENA et Polytechnique pour choisir une poussette maintenant ... Trop de modèles, trop d'options, trop de choix, trop cher. Coloris, formes, taille des roues, crash test...

lundi 14 juin 2010

Aurélie J., 88 ans, enceinte

Nous y voilà. ça y est, c'est fait. Je fais partie du clan. C'est moche. C'est très moche mais bon, c'est utile alors... Ils ont fait des efforts pour rendre ça moins moche mais bon, faut pas se leurrer, ça reste moche.
Et pis ça tient chaud. 'achement chaud même.

Cependant, ne restons pas sur ces notes négatives et voyons le bon côté du truc : ça fait vraiment du bien. C'est bien pensé comme machin. ça fait donc partie des trucs moches mais efficaces. Triste catégorie que celle-ci... On y trouve les appareils dentaires, les bigoudis, les pansements, les robes de chambres. Que des trucs, au choix : efficaces, utiles, pratiques, confortables...
ça faisait un an que je reculais l'échéance. Je faisais ma fière. Je ne mangeais pas de ce pain-là. Je snobais tout ce petit monde. Et puis voilà, la grossesse ça ne chamboule pas forcément tout mais ça peut avoir quelques effets quand même. Du genre d'empêcher ton sang de bien circuler dans tes jambes. Alors voilà, ça y est, c'est fait. J'ai dû essayer les chaussettes de contention. Et je répète : c'est moche, ça tient chaud, c'est hyper dur à mettre, hyper dur à enlever. J'ai l'impression d'avoir pris 60 dans la gueule. Mais bon voilà, j'ai aussi l'impression que su sang coule à nouveau dans mes veines. C'est un détail qui compte l'air de rien...

Allez, je vous laisse, j'ai ma mise-en-pli qui m'attend et puis y a mon appareil dentaire qui trempe dans le Stérident. Faut que je m'occupe de tout ça avant le début des chiffres et des lettres.

jeudi 10 juin 2010

Concours /c-o-n-c-o-u-r-s/ d'orthographe /d-apostrophe-o-r-t-h-o-g-r-a-p-h-e/

Hier /h-i-e-r/, en faisant /f-a-i-s-a-n-t/ du repassage /r-e-p-a-2s-a-g-e/, j'ai regardé /r-e-g-a-r-d-e-accent aigu/ le concours /c-o-n-c-o-u-r-s/ d'orthographe /o-r-t-h-o-g-r-a-p-h-e/ sur France /f-r-a-n-c-e/ 3 /t-r-o-i-s/
Depuis /d-e-p-u-i-s/, j'épelle /e-accent aigu-p-e-2l-e/ tout /t-o-u-t/ et c'est très fatigant /f-a-t-i-g-a-n-t/. Je crois /c-r-o-i-s/ que /q-u-e/ je suis /s-u-i-s/ malade /m-a-l-a-d-e/. Vous /v-o-u-s/ croyez /c-r-o-y-e-z/ que ça /c-cédille-a/ va /v-a/ s'arranger /s-apostrophe-a-2r-a-n-g-e-r/ ? Mon /m-o-n/ cerveau /c-e-r-v-e-a-u/ va lâcher /l-a-accent circonflexe-c-h-e-r/. Tout s'emmêle /s-apostrophe-e-2m-e-accent circonflexe-l-e/, il y a des grosses /g-r-o-2s-e-s/ lettres /l-e-2t-r-e-s/ qui veulent /v-e-u-l-e-n-t/ me manger /m-a-n-g-e-r/. Au /a-u/ secours /s-e-c-o-u-r-s/ !

mercredi 9 juin 2010

Chassez le naturel...

Tu es là, tu as les neurones au taquet. Tu passes d'un dossier à l'autre. Tu as l'impression d'être brillante. Tu t'y crois. Tu te la pètes un peu. Tu prends des décisions. Tu réponds au téléphone en envoyant un mail. Tu lis, tu écris, tu parles, tu commentes, tu corriges, tu valides et tout ça en même temps. Tu essaies d'être polie, pertinente, de faire avancer le bidule, de ne pas parler pour ne rien dire. En gros, tu essaies de faire mine que tu connais ton métier, que tu n'es pas là par hasard, que tu mérites ton salaire, que tu es la personne appropriée.

Sauf que des fois, ça ne marche pas franchement. Parce qu'en réalité, tu n'es pas du tout brillante et pertinente, tu n'as rien d'intéressant à dire, tu n'as pas d'avis, tu ne vois pas de solutions, tu redeviens la gamine de 6 ans qui apprend à lire, tu tâtonnes, tu doutes, tu prends peur, tu bégaies, tu sues, tu voudrais voir ta mère.
Mais enfin, comme tu es une adulte (rapport au fait que tu reçois tes propres relevés de compte, que tu as une voiture perso et une montre sans chiffre), tu continues de faire mine. Tu te la joues adulte.

Et là, c'est le drame. La boulette. La grosse boulette :

Sur la troisième marche du podium : tu commences ton mail par "Danie" alors que ton client s'appelle Daniel. C'est rien qu'une faute de frappe mais bon, il va quand même croire que tu le dragues...

Sur la deuxième marche du podium : tu t'arrêtes juste à temps lorsque ton patron te demande où est le dossier bidule et que tu t'étais lancée à répondre "dans ton c.." (mode "week-end' encore sur ON...)

Sur la première marche du podium : tu dis "bisous" à la fin d'une conversation téléphonique avec un client...

Que du bonheur...

lundi 7 juin 2010

Relativiser : donner de la valeur à quelque chose en fonction d'autre chose.

Y a des clients moins sympas que d'autres.
Y a le temps qui presse.
Y a que ça ne va pas toujours comme on veut.
Y a que moi, j'aime bien les gens gentils-très gentils et qu'en vrai, y a pas que des gens comme ça.
Y a que le temps file.
Y a que le stress des uns s'ajoute au stress des autres.
Et que la pression mise par l'un est transmise à un autre qui la transmet à un autre qui la transmet à l'autre qui me la transmet.
Y a que ça pourrait être chouette d'avoir du boulot sans clients...
Y a que ça pourrait être chouette de ne pas avoir à travailler.
Y a que ça pourrait être chouette d'être plutôt zen comme fille. Y a que ça pourrait aider aussi...
Y a que ça serait chouette d'être bronzée toute l'année mais ça c'est une autre histoire.
Enfin voilà, y a des journées de merde. Le problème, c'est quand elles se cumulent. ça fait des semaines de merde...
Y a donc que c'est un peu nul tout ça.
Mais y aussi que plusieurs fois par jour, y a que je sens notre bébé bouger dans mon ventre.
Et ça, c'est plutôt cool...

mercredi 2 juin 2010

Sujet merdique

Des compliments dissimulés ? Des confidences ? Des témoignages fragiles et désarmés...? Peut-être qu'ils nous regardent... D'en haut de leur virile pudeur, ils constatent les liens qui nous unissent, leur besoin de nous... Ils en parlent doucement. Avec des phrases courtes. En tirant, désinvoltes, sur une cigarette ou un petit cigare.
Mais que se racontent-ils quand nous ne sommes pas là ? Quand nous racontons nos sentiments sans les voiler, quand nous échangeons les bons tuyaux mode et beauté, quand nous étalons nos ressentis, quand nous partageons sans demi-mots. Ils parlent de nous ? de sentiments ? de projets ? de nous ? d'amour ? de nous ?

Et bien je sais. Je les ai observés. J'ai passé quelques heures avec eux. Immersion totale. Camouflage. Radars hyper-déployés.

Déjà, ils boivent des bières. Beaucoup. Dans des verres en plastique dégueulasses mais ils s'en foutent.
Ils ont souvent faim. De gâteaux apéritif essentiellement.
Y en a qui pètent et d'autres qui rotent. Mais attention, ça n'est jamais vulgaire. C'est normal en fait. On le fait et pis c'est tout.
Ils parlent beaucoup de sport. De foot. Ils connaissent plein de noms et tout et tout.

Et aussi, ils parlent de caca. Y a celui qui a envie. Celui qui sent que ça vient. Celui qui projette d'y aller en rentrant chez lui. Celui qui s'y voit déjà. Celui qui anticipe et en fait profiter les autres. Celui qui confesse que c'est déjà fait dans les toilettes de la salle des fêtes ou dans votre chambre d'hôtel. Celui qui parle du caca de la veille. Celui qui se vante. Y en n'a pas un seul qui est constipé.
Enfin voilà. Ils en parlent. Ils se mettent d'accord. Ils font leurs plans cacaesques.
Je sais, c'est dur à lire.

Parfois, il vaudrait mieux pas savoir...

mardi 1 juin 2010

"Il s'est pacsé ce week-end" : à l'oral, ça change tout...

Je ne sais pas si c'est que je suis plus bête qu'une autre ou câblée différemment ou que j'ai une oreille bizarre... Enfin, je n'entends pas toujours les trucs comme il faudrait. ça peut jouer des tours. Mais j'avoue que j'aime bien. Ces petites liaisons impromptues qui changent tout, ces mauvaises compréhensions qui créent des surprises. L'oral a cette musique qui révèle de nouveaux sens. Quand les mots prennent vie, se lient entre eux, s'accordent, se mélangent...
C'est comme ça que "Tu mets ton tampon et ton père signe" est devenu pour moi "Tu mets ton tampon et ton piercing." J'assume...

Nouvelle bizarrerie du même genre qui m'a bien fait rire hier soir :

Un homme magnifiquement beau dit à sa femme magnifiquement belle : "Tiens, mon collègue a annoncé qu'il allait se marier."
La femme magnifiquement belle : "Ah ! Super !"

Jusque là, tout va bien. Nul doute possible, pas de fourchage de langue, pas de liaisons audacieuses, pas d'interprétations traîtres.
A ce moment précis de la discussion, un chien mannequin magnifiquement beau passe. Mais sa présence n'apporte rien à la-dite scène.

L'homme magnifique reprend : "Oui, il s'est pacsé ce week-end."

Voilà.

"Il s'est pacsé ce week-end."


Dites-le à voix haute pour voir.

"Il s'est pacsé ce week-end."

En conséquence, réaction démesurée de la femme qui a compris autre chose que ce qu'il fallait comprendre : "Quoi ! Il sait pas que c'est ce week-end ! Oh mon Dieu ! Le pauvre ! Il va se marier ce week-end sans le savoir !!! Mais qui organise le mariage ???"

Ben oui, "il s'est pacsé ce week-end" ou "il sait pas que c'est ce week-end"... Il n'y a qu'un pas... Je me suis un peu emballée...