mercredi 30 septembre 2009

Par les temps qui courent, rien ne vaut une bonne petite blague !

Aujourd'hui, je suis outrée !
Je suis outrée de l'indignation de certains concernant l'arrestation de Polanski. J'ai entendu tout un ramassis de conneries concernant son talent, son aura, sa "place dans notre monde." Étrangement, je me suis pour ma part arrêtée à son viol d'une enfant de 13 ans qu'il aurait auparavant alcoolisée et droguée. J'en n'ai rien à foutre de son talent, de ses films, de la façon dont il a été arrêté. Il a violé une gamine putain. Même si c'était il y a 100 ans, ça compte un petit peu quand même. Je ne veux pas marcher les yeux fermés, suivant bêtement la foule aveuglée avide de sang. Peut-être ai-je tort de trancher si vite dans le vif. Enfin, c'est le cœur qui parle...
Je suis aussi outrée par le décès de ce supporter de foot, Brice Taton, supporter du club de foot TFC, agressé à mort par des hooligans de merde.
Outrée par cet énième suicide à France Télécom.
Outrée par l'enlèvement d'une jeune femme en forêt de Fontainebleau, a priori par un homme déjà arrêté pour agression sexuelle.
Y a des jours où tout ça gonfle plus que d'habitude. ça gonfle ça gonfle ça gonfle.

Alors voilà, j'ai pensé aux blagues de mon papa. Mon papa, il fait les mêmes blagues tout le temps. Tout le temps tout le temps. Aussi, si vous lui en racontez une bonne, il vous la ressort le lendemain comme si de rien n'était. "Euh, papa, c'est moi qui te l'ai raconté hier celle-ci..." Aussi, il raconte souvent sa blague deux fois. De suite. Une première fois pour se chauffer. Et une seconde. Pour je-sais-pas-quoi. Rire peut-être...

En exclusivité aujourd'hui, pour détendre l'atmosphère, j'ai l'honneur de vous présenter le TOP 3 des blagues de mon papa. Elles sont là, elles sont belles, elles rendent encore moins bien à l'écrit qu'à l'oral, voiciiiiii...les supers blagues de mon papa !!!!

NUMBER 3 :
- Connaissez-vous le nom de la dernière lessive ultra-performante ?
C'est PROX.
Parce qu'avec Prox, c'est net !!!

NUMBER 2 :
- Une petite fille à sa grand-mère : (à prononcer avec la lèvre inférieure qui dépasse) "Mamy, mamy, il pleut dans ma bouche !" A la grand-mère de répondre (à prononcer en rentrant sa lèvre supérieure, comme pour imiter un vieux édenté) : "Ah bah je comprends pas, ma p'tite fille, moi ça m'fait pas ça !"

NUMBER 1 :
- Un boucher à sa cliente (qui s'avère être sa maîtresse) : "ça fait un peu plus, j'vous l'mets quand même ?!"

Ah ah ! Oh oh ! Hi hi ! Pipi dans la culotte !
Merci Papa. Je suis une fan inconditionnelle de toutes façons. Sans compter que tu m'as refilée le gêne de la répétition de vannes. On est tous les deux des obsessionnels mono blagues. Ouais !

A demain pour de nouvelles aventures. Ouais !

mardi 29 septembre 2009

Pourquoi 28 bougies ?

Mon cher et tendre a 28 ans. Aujourd'hui. Parce qu'hier, il en avait encore 27. Et ouais, ça marche comme ça.
- 1 bougie pour le sourire. Du matin au soir, du soir au matin, Xavier a le sourire.
- 1 bougie pour la cuisine. Des bons petits plats mitonnés avec amour. Un verre de Coteaux du Layon, un tablier. Les fourneaux n'ont qu'à bien se tenir.
- 1 bougie pour l'humour. Il m'a séduite avec la maladie d'Huntington. Private joke.
- 1 bougie pour le silence. Le cher et tendre ne fait pas grand bruit en société. Au-delà de deux personnes inconnues, c'est silence radio. Il préfère écouter le gars.
- 1 bougie pour le courage. Tours d'horloge au travail. L'homme qui a commencé tout en bas grimpe les échelons un par un, à la force du poignet. ça grimpe mieux qu'à la Fac...
- 1 bougie pour le bad boy. Bravant tous les dangers, des petites séries américaines tombent dans le pc. Et je suis bien contente de trouver un petit Grey's ou un petit "How I met your mother" à mater en allant me coucher...
- 1 bougie pour les projets. 1,2,3, pas d'inquiétude face aux projets. C'est quand il n'y en a pas qu'il faut s'inquiéter.
- 1 bougie pour la philosophie. Ne pas finir le plus riche du cimetière, Carpe Diem, NLS ("New Life Style"), être heureux plutôt qu'être riche,..
- 1 bougie pour la gourmandise. Kinder Bueno, sucettes, fraises tagada et Dragibus en tête.
- 1 bougie pour le caractère. Facile à vivre. Sauf qu'il faut pas trop le faire chier...
- 1 bougie pour l'amitié. On rigole pas avec ça.
- 1 bougie pour le bricolage. "Chériiiii ! Tu peux accrocher la 23ème pendule à côté du 47ème cadre, près du 12ème rideaux, derrière le 5ème meuble au fond à droite ??? Merciiii !"
- 1 bougie spéciale pour le steak tartare. Le meilleur de France.
- 1 autre bougie spéciale pour la compote pommes-bananes maison. Un délice.
- 1 bougie pas allumée pour la console. J'aime moins la console. Mais je vois bien qu'il essaie de s'améliorer en foot pour pouvoir suivre les discussions de certains...
- 1 bougie pour le romantisme. Petites surprises, petits cadeaux, dîners aux chandelles, week-end improvisés,...
- 1 bougie pour la volonté. A l'assaut du programme alimentaire !!!!
- 1 bougie pour Brinkley. L'une de ses plus belles surprises.
- 1 bougie pour la patience. Il est resté jusqu'au bout de "Non ma fille tu n'iras pas danser" alors que ses yeux pleuraient tout seuls tellement ils n'en pouvaient plus...
- 1 bougie pour les massages. Petite la bougie car je me dois légitimement de me plaindre de ne pas en avoir assez.
- 1 bougie pour la tête en l'air. "Il est où le truc ?", "Tu sais où est le machin ?", "T'as pas vu mon truc bidule ?"
- 1 bougie pour la bonne humeur. Tout le temps. Sauf des fois.
- 1 bougie pour l'incapacité totale à répéter avec fidélité une discussion. "Alors, elle t'a dit quoi ta mère ?" "Rien de spé." "Rien ???? Mais vous avez parlé 3/4 d'heure !!!" "Ben, j'sais pas..."
- 1 bougie pour le self contrôle au volant. C'était pas franchement gagné au début. C'est pas toujours gagné aujourd'hui mais c'est en très très bonne voie.
- 1 bougie pour le jardinage. Ah si ! Il est rare mais efficace !
- 1 bougie pour l'honnêteté. Maintenant le cher et tendre dit ce qu'il pense tout le temps. Il te prend entre 4zyeux et voilà. Sans faire pleurer.
- 1 bougie pour aller chercher du pain tous les jours.
- 1 bougie pour l'optimisme. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. C'est cool.
28 bougies pour tout ça, une petite pomme toute douce.
Bon anniversaire mon cœur. A demain tout le monde !

PS : Et combien serez-vous à vérifier qu'il y a bien 28 bougies ? ;-)

lundi 28 septembre 2009

Le golden retriever est brut...


Il fait encore très beau en cette fin septembre. Le ciel est bleu. Les oiseaux chantent. Il fait doux. Chaud parfois. On a comme une impression de printemps.
A tout moment, je m'attends à voir Bambi débouler. Il court, il court le petit faon à la recherche de sa maman. Oh ! un petit lapin ! Oh ! un oiseau ! Comme son chant est mélodieux...
Dans le ciel, les nuages composent des formes. Ah ! je passerai des heures à deviner ce que les nuages cherchent à me dire. Une fleur ? Un cœur ? Un ange ? Comme ces nuages ont l'air doux. Comme j'aimerais être un Bisounours... Une vie en dessin animé où j'aurais de longs cheveux blonds, de grands yeux bleus, une robe blanche et des socquettes en dentelle.
Mais que vois-je dans cette arbre ? Une pêche ! Mmm ! Je vais me régaler avec cette petite pêche du jardin. Sa peau duveteuse. Son goût sucré.
Et là, dans un petit coin du jardin, que se cache-t-il encore ? Ooooh ! J'en ai les larmes aux yeux. Des jolies petites fleurs jaunes. Rescapées. Audacieuses. Elles pointent le bout de leurs pétales. Elles sont vives. Elles sont fières. Merci Mère Nature. Douce Mère Nature.
Comme la vie est belle. Et douce. Et colorée. Et enchanteresse.

QUAND SOUDAIN ! MON GROS CHIEN DÉBARQUE !!! IL TENTE DE RATTRAPER AU VOL UN MORCEAU DE BOIS ! MON GROS CHIEN PATAUD COURT ET FAIT TREMBLER LE SOL ! AU DIABLE LES JOLIES PETITES FLEURS JAUNES ! RIEN A FAIRE DE LA NATURE QUI ÉCLOT ! A L'ASSAUT !!!!

Les petites fleurs jaunes sont décédées. Pas possible de résister à l'assaut du chien destructeur...

jeudi 24 septembre 2009

"La vie ne doit pas un être un voyage vers la tombe avec l'intention d'y arriver sécuritairement dans un corps beau et parfaitement préservé."

La diététicienne a dit à quelqu'un qui m'est très proche du genre peut-être-que-je vis-avec mais dont je tairai le nom par souci de discrétion (hum hum), qu'il ne fallait pas faire de régime. Non, non. Les régimes, c'est pas beau. Parce que notre corps est intelligent. Je sais, c'est bizarre. Notre corps est intelligent... Nous devons donc à son incroyable intelligence : la cellulite, la graisse, les poils, les boutons, les vergetures, etc. ça valait le coup d'avoir le Q.I d'Einstein pour inventer ça. Qui n'aurait pas préféré un corps suffisamment con pour ne pas avoir inventé toutes ces choses sus-citées. Enfin, notre corps est intelligent. Ou capricieux. Si vous le privez de trop, la fois, la toute petite fois minuscule rikiki où vous allez vous baffrez, il va se dire "Hum, hum, je me souviens d'avoir pété la dale il n'y a pas si longtemps, si je stockais bien au chaud tout ce flot de graisse que l'on m'envoie présentement." Et hop, le corps fourre tout ça bien à l'abri dans ses sacoches - latérales pour les filles, ventrales pour les mecs. Alors voilà, le secret, c'est de manger é-qui-li-bré. Les bonnes doses, suffisantes pour que notre corps n'ait plus besoin de stocker comme s'il avait peur de la guerre, pas trop pour ne pas qu'en cas de débordement, le-dit corps stocke aussi.
La diététicienne conçoit donc des programmes alimentaires. Une jolie petite feuille A4 à aimanter sur le frigo. Sur laquelle il y a des dosages, des prescriptions, des interdictions, des autorisations,... C'est un peu la feuille Big Brother qui t'épie dès que ta main se pose sur la grande machine qui fait du frais pour garder tes aliments. Il faut manger de ça + de ça + de ça mais pas de ça le soir, plutôt de ça le matin et de ça et ça en même temps le midi et donc pas le soir. Bon, ça oblige à avoir toujours sous le coude une balance et des trucs sains dans le frigo. Parce que sur la petite feuille A4, y a pas de mots comme : Nutella, chocolat, sucre, sauces, vin,..." Madame la feuille A4 parle plutôt de protides, lipides, féculents, légumes, laitâââges,... On a juste un peu l'impression d'être des machines ; "Moi manger 160 gr féculents + 80 gr viande + 30 gr fromage + 70 gr pain. Moi mince. Moi bien dans ma peau." Que l'on s'entende bien, je suis pour une vie équilibrée et saine. S'agit pas de dégouliner de gras au point de ne plus pouvoir bouger son gros fessier du fauteuil. M'enfin. Y'a deux poids deux mesures... C'est comme pour tout mes braves gens. Et comme il n'y a aucun intérêt à être un jour le plus riche du cimetière, pas sûr qu'il n'y ait non plus un grand intérêt à être un jour le plus mince du camping des yeux clos... Je cite donc je-sais-pas-qui : "La vie ne doit pas un être un voyage vers la tombe avec l'intention d'y arriver sécuritairement dans un corps beau et parfaitement préservé. Elle doit plutôt constamment déraper - un Chardonnay dans une main - du chocolat dans l'autre. On doit toujours en profiter pleinement et finalement arriver tout au bout, le corps usé à la corde, en s'écriant 'Woo Woo', quelle belle aventure, quel beau voyage !"

mercredi 23 septembre 2009

Là où il a de la gêne, il n'y a pas de plaisir...

En ce moment, je travaille sur un dossier qui concerne le quartier "Monplaisir" à Angers. Cela m'amène à prononcer des phrases comme :
- "Je vais travailler sur Monplaisir."
- "Vous avez pu voir pour Monplaisir ?"
- "Il faut que je précise le budget de Monplaisir."
- "On pourrait peut-être se mettre à deux sur Monplaisir."
- "J'aurais aimé faire un truc différent pour Monplaisir."
- "Je suis contente, j'ai bien avancé sur Monplaisir."


Et encore, pour le moment, je n'ai pas glissé sur les peaux de banane suivantes :
- "Jean-Marc, tu voudrais pas qu'on s'occupe un peu de Monplaisir ?!"
- "Monplaisir, c'est le dossier le plus important en ce moment."
- "Je veux voir tout le monde sur Monplaisir ! Et on y met du coeur !!"


Enfin, ça fait rire mes collègues...
Quand on dit que la vie est faite de petits riens...
Bonne journée et à demain !

Réflexologie guili guili

Billet d'hier

Hier soir, j'ai découvert la réflexologie.. Pour résumer, c'est un savant mélange entre :
- un "moment Sandra" : comprendre par là que c'était une toute première fois pour moi (référence culturelle à Loft Story mais passons...)
- un "moment Nutella" : c'est doux, c'est bon, on en redemande.
- une "pause Kit Kat" : détente totale, une douce parenthèse dans le quotidien.

J'ai ainsi découvert qu'en tripotant par ici, on pouvait déceler un mal par là. C'est assez bluffant. Un peu comme si la dame-tripoteuse-professionnelle-des-pieds faisait du vaudou avecmes pieds.
Enfin, la réflexologie vous aide à vous sentir mieux. Nan parce que figurez-vous que ça ne va pas toujours bien.
- je fais des infections urinaires en veux-tu en voilà. A cause du stress qu'il m'a dit le doc.
- mes ongles se dédoublent.
- je me suis cassée un ongle en rangeant les courses au supermarché
- j'ai grossi. Du coup, je ne rentre plus que dans un jean. Mes pantalons m'étranglent la taille. Mes sous-vêtements s'enfoncent dans ma peau et me la cisaillent avec moult violence. Si, si.
- aussi, dès fois, j'ai mal à la tête. Mais là ça va.
- j'ai un rhube, un gros. Un qui vous oblige à respirer par la bouche. Même que la pharmacienne m'a demandée si je toussais et que j'ai bien senti que si j'avais répondu oui, elle m'aurait dézingué sur place.

Enfin voilà, que des bonnes raisons de souffrir le martyr et d'agonisant en priant Dieu de m'épargner au moins jusqu'à samedi pour que je vois la fin de Prison Break à la télé parce que le téléchargement c'est sale.
Sauf qu'hier, y avait une émission sur le thème "Comment sauver des vies" avec plein gens qui souffrent mais restent dignes et courageux, et plein d'autres dont le quotidien consiste à sauver les autres. Alors voilà, j'ai eu l'air bien con avec ma réflexologie plantaire, mon rhume et mon bureau mal éclairé. Gonflée la fille.
Y a des trucs comme ça, ça vous remet dans l'axe sévère.

Bonne journée, bonne échographie pour certains, bon accouchement pour d'autres. Tout ça tout ça. A demain !

lundi 21 septembre 2009

Quand Marc doute, je me dois d'être là


Une scène de la vie quotidienne, dans une villa à la campagne, avec des supers beaux meubles, des supers belles fringues et de l'argent plein les portefeuilles :

Elle (Moi) : Tu sais chéri, j'adore ton dernier album.

Lui (Mon chéri, Marc Lavoine) : Vraiment ? Tu sais, je doute parfois...

Elle : Mais c'est normal Amour. Tous les artistes doutent. C'est le signe du génie. La pleine conscience des choses.

Lui : Tu crois ?

Elle : Bien-sûr. N'écoute pas les critiques mal-intentionnées, jalouses ou élitistes.

Lui : Certains disent que je fais "encore du Marc Lavoine", que tous mes albums se ressemblent, que les paroles de mes chansons sont niaises, que je ressemble à un adolescent prêt à tout pour qu'on l'aime.

Elle : Tu sais mon petit lapinou des forêts en fleurs, on n'empêchera jamais certaines personnes de te trouver ringard. Moi, je milite pour le droit aux "Tu verras, tu verras, la semaine prochaine, dans ta veste de laine, si tu as de la peine ou s'il fait froid", aux "C'est la grande amour, la grande roue de mon destin,..." Je milite pour des paroles simples, enjouées, joyeusement populaires. En somme, je milite pour des paroles sans prise de tête. Juste des petites notes de musique qui restent dans la tête, des petits mots mis bout à bout.

Lui : Oui mais...

Elle : Il n'y a pas de "mais" Marc. Tu es Marc Lavoine, tu fais du Marc Lavoine. Les Beatles ont fait du Beatles, Zazie fait du Zazie, Christophe Maé fait du Maé, Montand faisait du Motnand, Brel du Brel,...

Lui : Oui mais...

Elle : Il n'y a pas de "mais" Marc. Tu n'as pas à avoir honte de ce que tu fais. On n'est pas obligé d'écouter tous les jours la Vème Symphonie de je-sais-pas-qui, de lire le dernier Goncourt, de discuter du dernier Prix Nobel de machin-truc. Moi, ça me fait plaisir de t'écouter. J'aime ta voix suave, grave, élégante. C'est tout.

Lui : ça me rassure. Je ne suis pas trop un 'tebé' alors ?

Elle : Mais non mon petit cœur en sucre, tu es juste toi, un type canon, avec une super voix, qui écrit des jolies chansons qui donnent envie de printemps. Personne n'oblige personne à être la nouvelle merveille du monde, l'inventeur de l'ininventé. Keep cool Marco.

Lui : Merci chérie.

Elle : De rien mon cœur.

Nan mais c'est vrai quoi... Moi, j'aime bien le dernier album de Marc Lavoine. ça me fait du bien aux oreilles. Faut pas oublier la spontanéité du coeur. Marre des méninges qui cogitent.
A demain !

mercredi 16 septembre 2009

Bulletin de santé

Pour freiner la pandémie et sauver des vies, quelques gestes simples sont à respecter : se couvrir la bouche et le nez quand on tousse, avec un mouchoir à usage unique ou avec le bras ou la manche, ne cracher que dans un mouchoir, se laver les mains après avoir toussé, éternué et craché dans un mouchoir.
Le mouchoir doit être en papier à usage unique. Après usage, il doit être jeté dans une poubelle munie d’un sac poubelle doublé et, si possible, dotée d’un couvercle.
Il faut se laver les mains à l’eau et au savon ou, à défaut, se les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique le plus souvent possible et notamment à certains moments essentiels, dont je vous épargne la looongue liste...
Au plus fort de la pandémie, pour ne pas contaminer les autres, ni être soi-même contaminé, il est fortement recommandé d’éviter tous les contacts directs entre personnes et particulièrement avec les personnes malades, de conserver, autant que possible, une distance minimale de protection sanitaire d’au moins 1 mètre entre personnes, de suspendre les activités de groupe, comme les sports collectifs.
Hi hi, ho ho, ah ah !
Hier :
- j'ai fait la bise ou serré la main de 6 personnes au minimum ;
- j'ai pris le train ;
- j'ai pris le métro ;
- j'ai été à mon cours de danse country, ce qui signifie que j'ai touché les mains (en sueur, les mains) d'environ 10 à 15 personnes différentes ;
- j'ai déjeuné dans un self, ce qui signifie que je me suis saisie de plateau, couverts, verre, carafe d'eau et assise dans un espace collectif où les bouches sont plus souvent ouvertes que fermées ;
- je suis rentrée dans un magasin de vêtements, ce qui signifie que mes mains ont touché des articles non désinfectés ;
- je suis allée dans les toilettes d'une société qui regroupe quelques milliers de collaborateurs.
Mais, mais, MAIS, je me suis lavée les mains et j'ai éternué dans mon mouchoir.
Je suis sauvée.
Une grosse pensée pour ma copine Caro., clouée au lit par la grippe. Une autre grosse pensée pour mon frère qui doit être malade aujourd'hui - mais plutôt de stress.
Bonne journée à tous ; soyez sympas, évitez de parler, bouger et vivre. A demain !

mardi 15 septembre 2009

J'ai vu plein de trucs et j'ai préféré rêver

J'ai vu un ciel très très gris, avec des gros nuages qui font peur. De la pluie. Froide.
J'ai entendu que Patrick Swayze nous avait quitté, que les prisons étaient surpeuplées, que l'on mourrait de la grippe A, que l'on se suicidait à son travail.
J'ai senti en montant dans le train que j'avais laissé un peu de moi à la maison, un petit morceau recroquevillé au chaud dans le lit, un petit bout de moi qui roupille sévère.
Pour chasser tout ça, pour balayer le ciel ronchon, j'ai pensé à la petite fille qui doit finir de se faire toute belle pour sortir du ventre de notre amie vouzeronnaise bientôt. Bientôt, ses parents pourront la toucher, se laisser saisir le doigt par une mini main toute douce.
J'ai pensé aux deux mini-copaings au chaud dans le ventre de leur maman. Le bébé de l'une bercé par le bruit de l'aspirateur et les mots de Zola, l'autre bercé par les leçons récitées par maman et qui dort encore, comme sa maman aurait aimé le faire.
J'ai pensé à la fébrilité de mon frère qui reprend du service demain, sa préparation méthodique, ses mains qui tremblent un peu, le ventre qui tortille.
J'ai pensé à Noël, au rêve de manteau blanc, aux papiers brillants chiffonnés, aux petits plats dans les grands, aux lumières dorées.
J'ai pensé à la forêt. A toutes les saisons. Des feuilles vertes, oranges, marrons. Des branches.
J'ai pensé à une nouvelle de Raymond Carver, dévorée dans un lit. Dans mon appartement d'étudiante qui paraît loin. Ou dans la bibliothèque universitaire. Avant un cours d'ancien français que je ne comprendrais pas.
J'ai pensé à un barbecue en famille. Une planche posée sur des tréteaux. Une nappe cirée. Des bougies anti-moustiques. Du fromage de chèvre.
Je vous souhaite une belle belle journée.

lundi 14 septembre 2009

Le goût des autres, le goût des pieds

Baskets, talons aiguilles, bottes en cuir, en caoutchouc, en daim, ballerines, tongs, mocassins. Sous la carapace, des petits petons. Chacun les siens, pas de jaloux. On en prend soin ou pas. L'été, impossible de tricher. Faire l'autruche en les glissant dans le sable, ça ne dure qu'un temps. J'en connais qui ne supportent pas ceux des autres. Merci de ne pas me toucher avec vos organes tentaculaires. Des petits bouts de doigts aux ongles plus ou moins jolis. Le pied est intime. Il en dit beaucoup le coquin. On l'aime ou on le déteste.
Il ne laisse pas indifférent. Certes. Mais. Mais je voudrais en savoir plus. Une question me taraude. Comment en arrive-t-on à souhaiter devenir pédicure-podologue. Je vois plusieurs options :
- le goût des autres. Le pédicure-podologue soigne. Comme un dentiste, un médecin, un kiné. Il est donc altruiste. Prêt à tout pour aider son prochain. On ne peut pas lui enlever ça.
- ah ben, c'est tout en fait. Je ne vois pas d'autres options. A part peut-être un traumatisme de l'enfance...? Un papa qui a perdu un pied. Une maman née avec trois pieds. Un frère qui a deux pieds gauches. Une sœur qui a des pieds sans orteil. Un chien qui a des pattes avec des pieds.
Je ne cesserai donc pas de m'interroger, de jeter un regard interrogatif sur ma pédicure lorsque celle-ci se saisit de mon pied, le tripote, le re-tripote, le re-re-tripote comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. A mes yeux, elle rejoint le monde obscur et mystérieux des métiers "mais-comment-peut-on-avoir-envie-de-devenir-..." comme les gynécologues (pôle position, indétrônables), les dentistes,... Ainsi que le monde impitoyable des métiers "mon-Dieu-mais-que-doivent-ils-voir-chaque-jour" comme les gynécologues (et oui, toujours), les esthéticiennes,...
Enfin, le pédicure-podologue vous donne envie de vous réconcilier avec vos pieds. Loin de n'être que des béquilles, des supports impératifs. Ils s'y passent plein de choses. Formidables ordinateurs de bord de tout votre corps. On appuie là, ça agit là-bas. Nos petits pieds intimes, tapis dans nos chaussures. Pas marrant d'être pieds...
Je terminerai donc le billet du jour par une requête : une minute de reconnaissance pour nos pieds. Juste une minute. On se pose et on pense à eux. Aux fois où on les oblige à marcher des heures, aux fois où on les enferme dans des chaussures pointues à talons, aux fois où on les larde de pansements, aux fois où on leur coupe les ongles à l'arrache, où on les prive de vernis alors que Messieurs les doigts y ont droit (j'imagine que les doigts de pieds doivent être hyper jaloux des doigts de mains, toujours bien exposés, ornés de bijoux, vernis, soignés. Frimeurs.) Une minute pour nos braves pieds, nos plus grands supporters.
Et merci d'avoir lu jusqu'au bout ce billet sans queue ni tête mais que je me devais de faire. Si, si.
Bonne journée !

vendredi 11 septembre 2009






Pour aujourd'hui, quelques images du bonheur. Elles me glissent dans le dos comme une caresse, me chatouillent comme des guiliguilis, me font frissonner comme un bisou derrière l'oreille, me font rire comme quand Gad Elmaleh imite le blond.
Je repars travailler avec ces petites images dans la tête. Mmmm.
Passez une bonne journée et un bon week-end !!!

jeudi 10 septembre 2009

Mais madame, j'vous juuuuure !

Entendons-nous bien. Les joueurs de foot m'impressionnent. Si, si.
1. Ils courent beaucoup. Beaucoup beaucoup. Longtemps. Ils font une quantité d'allers-retours incroyables. ça m'impressionne vraiment.
2. Ils arrivent à récupérer un ballon qui paraît irrécupérable. ça ressemble un peu à de la magie parfois.
3. Ils font preuve d'un sang froid certain lorsque, devant les buts, il faut faire en sorte de mettre le ballon au fond des filets en évitant les grosses mains gantées du gardien.
Mais enfin. Mais enfin. Mais ENFIN !!!! C'est incroyable comme les joueurs de foot peuvent faire du chiqué. C'est in-cro-ya-ble ! ça me bluffe à un point !!! Le sportif est fragile. Soit. Mais bon...
"Mais Madame, j'vous jure, j'ai maaaaal !!!" : le joueur de foot tombe. Il tombe dès qu'il en a l'occasion. Il a une sorte de réflexe-déformation-professionnelle, des infiltrations de guimauve dans les guiboles. Il tombe et hop, moment de lucidité, il trouve un endroit sur son corps, n'importe lequel, sur lequel il pose ses mains comme un pansement puis se lance dans une plainte à vous tirer la larmichette. Et alors là, quand on a la chance d'avoir un ralenti, c'est magique. On découvre alors la fantastique supercherie, le brin d'herbe qui a fauché le joueur, sa chute sur le gazon maudit, son genou qui frappe violemment au sol provoquant ainsi une atroce douleur à la tête dont le joueur s'empare à grand recours de cris inhumains, symboles de sa douleur insoutenable. Et ben dis donc, que devraient dire les joueurs de rugby...

mercredi 9 septembre 2009

Soyez remarquable !

Bien gentille cette publicité pour une voiture dont nous tairons la marque - qui est aussi le nom d'un tee-shirt à col, cher à la marque au crocodile ; enfin, vous voyez ce que je veux dire...
Comme il est difficile parfois d'admettre son absolue transparence. Quand on croit qu'on n'est pas passé inaperçu, quand on caresse l'espoir que quelqu'un dans l'assemblée vous a remarqué, quand on ose penser qu'on se souvient de vous, même un peu. Délire narcissique ? On regarde tellement son nombril qu'on s'offusque lorsque nul ne se souvient de nous ? Manque de confiance en soi ? Mais je vous en supplie, regardez-moi, parlez-moi, considérez-moi, aimez-moi ! Dur pour l'égo et pour l'estime de soi quand Mère Réalité vous remets gentiment à votre place, là-bas, au fond, près du radiateur, sur un strapontin.

Situation 1 : Déjeuner entre collègues. 5 femmes. Un homme. Il tient la porte avec classe et laisse passer toutes les femmes. Vous êtes la dernière. Il passe devant vous. Démerdez-vous pour éviter la porte qui se referme.

Situation 2 : Vous êtes au premier rang de votre cours de danse. Vous suez à grosses gouttes. Vous êtes assidue ; à peine un cours manqué. A la fin de l'année, lorsqu'il faut se décider à passer ou non au niveau supérieur, vous interrogez le prof. Il ne souvient pas de vous, il ne sait pas comment vous dansez.

Situation 3 : Réunion de travail chez un client. 4 heures à bûcher. Vous croisez le client le lendemain dans l'ascenseur. Il vous salue à peine.

Situation 4 : Vous faites une commande de fournitures à l'informaticien de l'équipe. 15 jours plus tard, pas de nouvelles. Vous lui en reparlez. Il vous avait oublié.

Situation 5 : On vous appelle par un prénom. Pas le vôtre.

Alors voilà, hier soir, ma prof de danse m'a accueillie en me disant "Bonsoir Aurélie." Ce matin, j'ai reçu un mail d'une prof de fac qui m'écrit : "Oh que oui, je me souviens de vous !!!" Et bien, il me fallait bien ça. Pas facile de se détacher du regard de l'autre, d'agir pour soi, d'être libre en somme. Pas facile du tout. Faut sacrément bosser. Et tous les jours.

mardi 8 septembre 2009

Je suis mince, suis-je une pétasse ?

Depuis quelques temps, je me régale avec le Blog de Caroline, "Pensées de ronde" (http://www.penseesderonde.fr/) Je m'en mets plein la panse. Je m'en baffre royalement. Des grosses tartines au Nutella. ça me fait des moustaches, ça me dégouline dans le cou, il m'en reste aux coins des lèvres mais aussi aux coins des lettres parce que Caroline donne envie d'écrire.
Je ne limiterai pas son blog aux questions de poids-corps-confiance-en-soi-régime-etc parce que c'est loin de n'être que ça. Pourtant, les billets de Caroline m'amènent à réfléchir. Si, si, entre deux bouchées, je reprends ma respiration, je déglutis tranquillement et je réfléchis. Après, je me re-goinfre avec 2-3 autres billets, etc, etc.
Je m'interroge donc. Je m'interroge sérieusement. Et tout mon être se met en branle, mes neurones se mobilisent. Et tout ça se termine en un formidable point d'interrogation au beau milieu de mon cerveau. Et tout le reste se trouve obligé de zigzaguer avec ce gros point d'interrogation en plein milieu. Pas facile donc de passer à autre chose ; travailler par exemple.
A la tv, dans les magazines, sur les affiches, partout, on nous sert sur un plateau des bombasses retouchées. Je ne vous apprends rien. En réalité, ces filles n'ont rien de courant. Même si j'en ai vu plein cet été qui leur ressemblaient. Comme quoi, elles existent quand même pour de vrai. Sauf qu'elles ont 15 ans. 17 ans à tout casser. Que leur corps est encore un ami. Il accepte de prendre le relais d'une tête pas encore bien pleine. Après, ça s'inverse. Votre corps vous lâche. Vous avez une tête bien faite et un corps bien plein. Vous êtes plus intelligente. Je caricature ? C'est vrai. Mais savourons ce moment de pure pétasserie où j'affirme avec certitude qu'une fille bien gaulée est forcément bête. Et inversement.
En réponse à ces couvertures glacées anti-cellulite, on a vu pousser plein de jolies initiatives qui luttent, luttent, luttent pour montrer des filles plus courantes (ou moins retouchées). "Belle toute nue" sur la 6, Monica Bellucci, égérie des rondes, etc, etc. Du coup, on voit se creuser les tranchées, pleines de Nutella d'un côté, pleines de fruits et légumes cuits à la vapeur de l'autre. On se gargarise de cette guéguerre minces vs rondes. ça arrangerait tout le monde si c'était aussi simple. Les minces sont des pétasses retouchées. Tout leur va comme un gant. Les rondes sont des pures, honnêtes, vraies. Là encore, je ne vous apprends rien si je vous dis que le problème est ailleurs.
Je suis mince. Je mange beaucoup. Je grossis mais pas franchement en proportion de ce que j'engouffre. C'est comme ça. ça ne m'a pas empêchée de prendre 6 kilos en 6 ans, d'être serrée dans certains pantalons. Je suis mince, suis-je une pétasse ? Vraiment ? Obligée ? Je dois vraiment aller me battre dans le camps des minces ? Ronde ou mince, je ne voudrais pas faire de philo-psycho de comptoir (ah bah si, tiens, je vais en faire) mais je crois qu'indifféremment, cela ne règle pas les questions de la confiance en soi, du "être bien avec soi" et j'en passe. On compose. On fait comme on peut. Et, en fait, je crois qu'on n'a pas besoin qu'on nous donne des réponses ; "Tu es mince ? Tu dois avoir confiance en toi. Tu es belle. Tu es heureuse.", "Tu es ronde ? Tu dois être mal dans ta peau. Tu dois manquer de confiance en toi. Tu dois être malheureuse."
J'aurais encore plein de choses à dire, super méga philosophico-psycho-développement-personnel-et-autre mais je m'arrête parce que quand j'en dis trop, je finis par dire des bêtises. Ben oui, je suis mince alors forcément, je ne suis pas très futée...
A demain, je vous embrasse.

lundi 7 septembre 2009

Inglorious Basterds

On est les premiers dans la saaaalle !!! Comme elle est agréable cette sensation d'être les rois du monde. La vie tient à des petites satisfactions bien sympathiques, aussi modestes soient-elles. Arriver les premiers dans une salle de cinéma, pouvoir choisir sa place. Bien au centre, pile en face de l'écran. Le siège en or. On monte fièrement les escaliers, on choisit son fauteuil rouge. On se la pète un peu. On se moque gentiment des ringards qui arrivent trop tard et récupèrent des miettes de siège sur le côté, en haut, à gauche, devant l'aération.
Un jeune blond, mèche au vent, nous demande si on n'a pas trouvé son portable, il l'a perdu lors de la séance précédente. On se met à genoux, on fouille, on farfouille. On ne trouve rien. On partage pendant quelques minutes le désarroi du jeune-qui-a-sa-vie-dans-son-téléphone. Ben oui, on est les frimeurs arrivés les premiers dans la salle mais on n'est pas des monstres non plus.
Mon mari tout doux me dit que je parle trop fort. Comme les vieux, il me dit. Faut pas déconner quand même. Je sais être discrète. Si, si.
Les bandes annonces commencent. On a même eu le temps de finir notre super sandwich. ça évitera les "Chuuut !!!", bruits de papier, "shronk shronk" du mastiquage, "glou glou", etc...
Et sur l'écran, elles sont là, elles débarquent, on en prend plein la marguoulette : les images ! Oh, c'est beau, oh ça brille, oh, ça fait du bruit. On revit ce moment unique : bébé découvre le hochet.
Et à l'écran, c'est Brad Pitt qui apparaît. Dans Inglorious Basterds. Le "dernier Quarantino" (c'est ce qu'il faut dire quand on veut se la péter. Moi, ça ne marche pas souvent car j'ai rarement vu ceux d'avant le dernier...)
Deux heures et demi à se régaler. Je me cache les yeux derrière mon pull. Je rigole. Je redécouvre cette sensation épidermique, incroyablement incontrôlable, ce profond malaise devant le personnage d'Hitler, impossible à supporter. Il y a des images dures, émouvantes, des vraies répliques drôles. Tarantino nous caresse dans le sens du poil avec cette histoire française, avec Mélanie Laurent, la french actrice du film. ça titille mon chauvinisme et je succombe.
J'en ai oublié que je n'avais pas eu le temps de manger mon éclair au chocolat. J'en ai oublié le jeune à la mèche qui a perdu son portable. Et j'ai passé un vrai bon moment de cinéma.
Bon début de semaine à tous et à demain of course. Une pensée spéciale pour Yohann qui aimait Sim...
Je vous embrasse.

dimanche 6 septembre 2009

Quand ma pudeur dit non, d'une toute petite voooooiiix !!!

J'ai un patron ; ce sont des choses qui arrivent. Sauf que c'est un patrami. Un patrami, c'est un patron-ami. Un patron parce qu'il me demande de travailler. Si, si, c'est vrai. Il veut que je produise des trucs, que je fasse mouliner des bidules là-haut, sous mes cheveux. Je ne peux pas lui en vouloir ; pour ce travail, il me donne de l'argent. Tous les mois. Avec, je peux m'acheter des bouquins sur l'art post-moderne ou aller voir des expos sur la paix dans le monde, peindre la laideur du monde apocalyptico-politico-socialo-démagogue. Ou m'acheter des fringues. C'est donc mon patron. Je le vouvoie. Je ne lui tape pas dans le dos. Je viens travailler tous les jours. Je dis le moins de gros mots possibles.
Mais c'est aussi devenu un ami. Un de ceux qui ont la distance nécessaire pour être objectif et juste. Il veille à mon épanouissement, il s'en soucie. Il ne m'exploite pas (alors qu'il y a plein de trucs qui ne font pas partie de mes fonctions et que je fais pourtant super bien : la vaisselle, le ménage, le rangement, danser la country) Il veut que je sois libre, d'être ce que je veux être (pour le jour où je saurai) et de faire ce que je veux faire de ma vie. Il est de ceux qui savent encourager la liberté même si, au final, ça ne les arrange pas du tout. Il a une pudeur franche. Honnête. Il accueille et soutient. Il parvient à être un adjuvant sans être une béquille. Il dit plein de mots que je ne connais pas. Il a lu plein de livres même plus en librairie. A mon patrami, malgré ma pudeur (je vous vois sourire ; c'est pas parce que je sors rarement des toilettes complètement rhabillée que je ne suis pas pudique...), j'ai envie de dire merci. "On peut aider l'herbe à pousser. On ne peut pas tirer dessus pour qu'elle pousse." Le week-end pour méditer là-dessus. On ne copie pas sur son voisin, on ne demande pas à Wikipédia.
Bonne journée et bon week-end à tous. A lundi ; je vous embrasse.

jeudi 3 septembre 2009

A la 'bip', attention à la 'bip bip'


A la 'bip'*, on aime bien avoir des nouveaux trucs. N'importe quoi, pourvu que cela soit nouveau. Une nouvelle trousse (obligé parce que sur celle de l'année dernière, il y a plein de mots écrits au Tippex : "T'es trop ma copine.", "J'te kiffe", "Big Bisous Bien Baveux"). Un nouveau jean (Option 1 : parce qu'on ne rentre plus dans celui de l'année dernière. Option 2 : parce que celui de l'année dernière n'est plus à la mode ; trop long, trop bleu, trop propre, trop.) Un nouveau sac à main (parce qu'il n'y a jamais de mauvaise raison d'acheter un nouveau sac à main.) Alors que toutes mes collègues qui passent devant mon bureau parlent de la 'bip' de leur enfant : "Il rentre en quelle classe ?", "Han, déjàààà !", j'imagine leurs "mini-elles" affublés de leur nouveau jean, nouvelle trousse, nouvelle coiffure. L'astuce étant de ne pas se pointer le jour de la rentrée trop astiqué comme un sou neuf. Le challenge est d'arborer tous ses nouveaux trucs supers chouettes sans en avoir l'air. Le nouveau pull ? Jeté négligemment sur les épaules. Le nouveau sac à main ? Porté à bout de bras, relax. La nouvelle trousse ? Jetée sur la table (et non pas disposée consciencieusement sur le bureau, parallèle, perpendiculaire, au carré.) La nouvelle coiffure ? La jouer désabusée : "Ah, tu ne m'avais jamais vu comme ça ? J'ai été coiffé comme ça tout l'été..." (je vous l'accorde : réplique difficile pour la petite soeur de CP...)
Enfin, parce je suis une fille tendance (Ah, ah, je vous vois tous rire. Vrai, je ne suis pas une fille tendance. J'aime la country, l'harmonica et Francis Cabrel...) Bref, je vous fais néanmoins part de l'accessoire tendance de la 'bip' ; un joli masque pour nous protéger de la 'bip bip'*. Alors voilà, pour briller en société, pour se la péter sévère, quand on a perdu tout son bronzage (pire, quand on pèle), quand on n'a plus un radis pour s'acheter de nouvelles fringues, quand on est réduit à allier l'utile à l'agréable : on s'achète un joli masque. Et on se convainc qu'on n'a pas du tout l'air con, non, non, non. On frime même : "Tous les festivaliers de Rock En Seine" en portaient. Tu savais pas ?" ("Tu savais pas" : phrase horriblement prétentieuse visant à mettre mal à l'aise son interlocuteur. Succès garanti. A pratiquer quand on n'aime pas la personne en face de soi.)
Bonne 'bip' à tous, faites gaffe à la 'bip bip'.

Aurélie la ringarde qui essaie de se la jouer tendance mais qui en fait à juste envie d'écouter un bon Francis.

* 'bip' = r-e-n-t-r-é-e (mot tabou)
* 'bip bip' = grippe H1N1 (autre mot tabou qui saoûle)

mercredi 2 septembre 2009

Un, deux, trois, VOMI !

Ma maman va me manquer. Je vais me retrouver toute seule toute la journée. Y aura plein de gens autour de moi. Que je ne connais pas. Je vais devoir vivre des situations que je n'ai jamais vécu. Plein de fois dans la même journée. J'ai fait un cauchemar cette nuit ; des sorcières voulaient me bouffer toute crue. Je vais me perdre dans les couloirs.
Je voudrais un feu de cheminée. Un chocolat chaud. Un châle sur les épaules. Je voudrais faire une balade en forêt. Lancer des bâtons à mon chien. Dresser une jolie table pour un dîner en famille.
Et puis d'abord, j'ai mal au ventre. J'ai pas faim. J'ai envie de vomir. Mes cheveux sont trop plats. Mes dents ne sont pas à la bonne place. Mes lunettes sont sales. Ma trousse ferme mal. J'aime pas mon écriture. J'aurais préféré m'appeler Marie. Ma copine est dans une autre classe. J'ai pas envie de choisir un métier. J'ai les doigts trop longs. Je veux rentrer chez moi.
Je voudrais vivre avec Bambi, discuter avec Blanche-Neige, courir dans les nuages avec les Bisounours, faire un câlin à Candy, piquer un roupillon avec la Belle au bois dormant.
Je n'ai jamais aimé les rentrées. Je déteste les rentrées. Aujourd'hui, plus que jamais, je pense à tous ces pauvres élèves frileux que l'on force à quitter les jupes de môman pour aller dans le grand bain.

mardi 1 septembre 2009

"Bon souvenir" ou comment, avec des "si", on peut mettre Paris en bouteille.

Le 11 Août 1937, Mr Achierdi écrit à sa fiancée. Une carte postale représentant des paysages de montagnes, postée depuis Saint-Etienne-de-Tinée, dans les Alpes Maritimes. Juste quelques mots. Deux mots. D'un amoureux à son amoureuse : "Bon souvenir."
Monaco. 1969. FernandeRobéri quitte notre monde. Quelle vie aura-t-elle eu ? Est-elle mariée ? A-t-elle été heureuse ? L'histoire ne le dit pas. On sait seulement que si mari il y a eu, ça n'était pas Mr Achierdi.
Parce que cette carte, l'apprentie coiffeuse ne l'a jamais reçu. Au centre de tri de Nice, la carte a attendu 72 ans. Echouée derrière un meuble... Le 25 Août 2009, la carte arrive à bon port. Trop tard bien sûr. L'histoire de Mr Achierdi et de sa fiancée, avec qui il ne s'est finalement pas marié, a-t-elle été bouleversée par cette missive perdue ?
Si Fernande avait reçu cette carte ? Elle aurait pris le premier train. Elle aurait rejoint son cher et tendre. Il serait peut-être parti à la guerre. Fernande l'aurait attendu, accrochée aux mots qu'il lui aurait envoyé chaque semaine. Les cartes postales aux paysages enchanteurs auraient semblé bien loin. Fernande n'aurait reçu que quelques mots griffonnés sur un papier un peu sale, un peu déchiré.
Pour ma part, d'emblée, j'aime Fernande et Mr Achierdi. Ils sont en bonne place dans mon panthéon personnel, à côté des héros quotidiens dont j'admire la simplicité, dont l'humble histoire me tire la larmichette. J'aime leur histoire inachevée qui rend tout possible et imaginable. Une histoire qui n'a pas besoin de littérature. Qui se contente de deux mots. "Bon souvenir." J'aime la couleur Amélie Poulainesque de cette histoire. J'aime imaginer l'écriture de Mr Achierdi, les boucles blondes de Fernande. Ses jupes sous le genou. Les timbres de 1937. La carte postale jaunie. Le moment où elle glisse derrière un meuble. J'aime le champ du possible laissé par cette histoire. Ce trou noir qui n'impose rien. Cette liberté qui offre le droit de tout imaginer. L'histoire n'a pas besoin de méchants saboteurs. Elle se suffit à elle-même. J'ai le droit de penser que, si la carte avait suivi son chemin, si elle s'était lovée doucement dans la boîte aux lettres de Fernande, l'histoire aurait eu un "happy end" digne de ce nom.
Les petites et les grandes histoires sont faites de petits et de grands râtés. Des "si" qui auraient pu changer le monde, le perdre, le sauver. Avec Fernande et Mr Achierdi, j'ai droit à tous les "si" de la terre. Je mets Paris en bouteille.