lundi 22 mars 2010

Billet durmeur

Un fidèle ami me faisait remarquer il y a quelques jours que je n'étais pas obligée, en toutes circonstances, de conserver sur ce blog un ton d'une extrême légèreté. Q'un billet "durmeur" pouvait remplacer les traditionnels billets "douxmeur".
C'était pourtant la ligne éditoriale que je m'étais fixée au début de l'aventure des billets douxmeur. Faire sourire chaque matin, d'une façon ou d'une autre. Laisser de côté les nuages noirs. Voilà pourquoi je suis absente depuis quelques jours de ce blog. Parce que je n'ai jamais vu un tel nuage noir passer. Parce qu'il est parfois impossible de voir "le bon côté des choses". Parce que parfois, il est évident qu'il n'y a aucun bon côté des choses.
Il y a quatre mois, nos meilleurs amis ont eu un fils. Toine. Toine, le premier des "copaings", le premier enfant, le premier fils.
Toine est parti aujourd'hui. Il nous a quittés il y a quelques jours. Et je ne connais pas de nuage plus gros et plus noir. Alors voilà, je n'ai pas écrit depuis plusieurs jours parce que nous vivons quelque chose d'ineffable.
Toine était un "père sourire". Il souriait et nous faisait sourire. Sa mort n'a aucun sens. On peut parfois se dire que l'arrivée et le départ de Toine ont pour but de nous faire prendre conscience d'un tas de choses encore inextricables, comme une leçon de vie. Comme un ange qui se sacrifie pour vous éclairer. Mais l'idée reste fugace tant sa mort ne trouve pas de sens. Tant l'injustice semble insurmontable. Et je suis aujourd'hui toute tournée vers nos chers amis qui luttent.
Toine fait partie de nos vie et de nos histoires. Nous le garderons tous en nous. Quelqu'un m'a-t-il d'ailleurs déjà autant appris sur la vie que lui ?
Alors, les billets douxmeur reviendront. Parce que leur but est de faire sourire et que c'était ce que Toine faisait sans doute le mieux. Sourire et faire sourire.

jeudi 11 mars 2010

Ceci n'est pas un billet.


Savez-vous qu'au Japon, les salariés qui font la grève travaillent néanmoins ? Ils symbolisent leur désaccord par le port d'un brassard noir mais travaillent quand même.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, le billet que vous êtes en train de lire est en grève. C'est un billet gréviste. Il est là mais il porte un brassard noir.
Car aujourd'hui, c'est grève party.
Car aujourd'hui, les crèches sont en grève.
Les infirmières aussi.
Les médecins généralistes aussi.
Idem pour le transport aérien et ferroviaire.
Les éboueurs marseillais maintiennent leur grève.
J'avais donc envie de faire grève. Pour de bonnes raisons parce qu'il ne faut pas abuser de son droit de grève. Parce qu'une grève doit toujours être légitime et juste. Je ne vous expose pas mes bonnes raisons parce que j'ai piscine mais croyez-moi, elles existent.

Signé : le billet gréviste

mardi 9 mars 2010

Suite à la tempête Xantia, des milliers de gabillauds sont morts. Ainsi que Benoît Powerball et Gad Hamalek.

Je vous ai déjà parlé ici de ces expressions mal employées qui me font mourir de rire.

"La prochaine fois, je tournerai ma langue dans ma poche."
"Toi, tu n'y vas pas avec le dos de la main morte."


Irrésistible.
J'en connais même quelques uns qui excellent dans ce domaine. Je ne peux pas les citer sinon je vais mourir. Et faut dire aussi, je suis assez balèze dans ce domaine. Là où j'excelle particulièrement, c'est dans le mix "bon air de chanson mais mauvaises paroles." Par exemple, essayez les paroles "Moi, j'men fous, j'aime la galette" sur l'air de "Moi, j'men fous, j'ai du poil aux pattes." ça fonctionne carrément.
Bref.
Je me dis aujourd'hui que cette tendance doit être héréditaire.
Car ma mère a un don dans ce domaine.

Après Benoît Powerball, savant mélange de Benoît Poelvoorde et des petites tablettes Power Ball pour le lave-vaisselle.

Après Gad Amalek, savant mélange de Gad Elmaleh et de..., de..., de Salma Hayek ???

Après le gabillaud, délicieux poisson que le commun des mortels appelle à tort le "cabillaud" avec un "c", pas un "g", les ringards...

Ma mère nous annonce que "dis donc, c'est fou tous les dégâts qu'a pu faire la tempête Xantia."
Oui, oui, Xantia. Une tempête en forme de voiture. A ne pas confondre avec la tempête Xynthia. Rien à voir.

Va suivre ta mère toi quand elle parle...

lundi 8 mars 2010

Journée de la femme

C'est la Journée de la Femme.
Je ne sais pas très bien comment on doit le prendre quand on sait qu'il y aussi :
- la journée des sans-papiers
- la journée des immigrés
- la journée du sida
- la journée des lépreux
Sûre que si on regarde bien, la journée de la femme se trouve entre celle de la secrétaire et celle des violences conjugales.
Pourvu qu'on nous sorte pas la journée du ménage... Serait capable de mutualiser ; kit 3 en 1 : journée de la femme + du ménage + de la jupe.

vendredi 5 mars 2010

SOS Sergio

Votre évier est bouché ?
Vous voulez supprimer des arbres encombrants dans votre jardin ?
Les crottes de chien envahissent votre belle pelouse ?
Votre grillage est troué ?
Vous souhaitez stocker du bois de chauffage pour l'hiver ?

SOS Sergio est là.
Pour vos travaux du quotidien, il est l'homme qu'il vous faut.
Sergio ratisse, creuse, arrache, plante, coupe, scie, tronçonne, tond, répare, dévisse, revisse.
Motivé, Sergio est une vraie petite tornade qui fait du bien à votre intérieur et à votre extérieur.
Bien outillé, Sergio n'a besoin que d'un bisou sur la joue et éventuellement, un petit Ricard, pour carburer.
Il vous assure une prestation de qualité, avec le sourire.
Sergio est mobilisable sur toute la France avec une préférence pour la Sologne et l'Anjou.
A noter tout de même : l'hyper-sensibilité doigtesque de Sergio. Ne lui tirez jamais sur un doigt, cela provoque chez lui des angoisses folles !

N'hésitez pas à prendre contact avec Sergio.
Sergio, l'homme qu'il vous faut !
Des beaux-papas comme ça, tout le monde n'en a pas !

jeudi 4 mars 2010

Maman, m'aimes-tu vraiment ?

Suite de la part one

Le doute subsiste. Et si l'amour de ma mère était feint ? Peut-être ai-je projeté mon désir d'amour alors que la réalité me jetait au visage le triste constat d'un sentiment non-réciproque. Peut-être que ses larmes à mon mariage n'étaient que simulacres... Et les "je t'aime" qui clôturent chaque conversation ne sont-ils peut-être que des expressions convenues comme on demande si ça va...
Après tout, si ça se trouve, Juliette n'en avait rien à péter de Roméo. Si ça se trouve, c'est nous qui avons projeté l'image d'un amour passionnel. Va savoir. Si ça se trouve, c'est pareil pour ma mère. Tout le monde croit qu'elle m'aime mais ça se trouve, elle peut pas me sentir.
J'en veux pour preuve cette nouvelle anecdote qui prouve bien qu'il y aurait bien un fond de détestage dans l'air. Ouais ouais ouais.

Situation 2 :

Une petite fille très flippée de la vie rentre de l'école. Elle est flippée car elle n'a eu que 9.5 sur 10 à son contrôle de français et qu'elle a peur de ne jamais trouver de métier en étant si mauvaise à l'école. Néanmoins, elle a eu une bonne journée même si elle n'a pas encore d'amoureux ; les garçons de toutes façons, c'est bête et c'est sale. Elle trouve sa mère dans la cuisine : "Maman, c'était bien aujourd'hui, on a joué au loup à la récré et j'ai gagné !"

La maman qui se sent d'une humeur joueuse dit à sa fille : "J'espère que tu avais bien fait pipi avant de jouer au loup !"

La petite fille, encore plus flippée : "Ah bon, pourquoi ?"

La maman : "Imagine, si tu cours en ayant envie de faire pipi et que tu tombes, ta vessie peut éclater."

Si tu cours en ayant envie de faire pipi et que tu tombes, ta vessie peut éclater.
Mais comment ma mère a-t-elle pu me dire cette phrase ??? Sait-elle que cela m'a traumatisée durablement ??? Vous aviez beaucoup de copines vous qui disaient "Stoooop, pouce, on arrête le loup, je dois aller faire pipi !" et qui s'y rendait en marchant à 2 à l'heure en flippant que quelqu'un ne la bouscule et ne fasse éclater sa vessie dont le contenu se serait alors répandu dans la cour de récré ???

Vous admettrez que je suis en droit de me poser la légitime question : ma mère m'aime-t-elle vraiment ?

PS : A lire absolument, sur le thème maternel, le billet du jour de Louise ! Un régal !

mercredi 3 mars 2010

Chienne de vie

Tu achètes des paniers de 150 m². Tu expérimentes le coussin molletonné, le tapis en moumoutte, le panier avec la couverture.
Tu tiens bon pour lui interdire le lit, la moquette, le canapé mais tu crois déceler dans son regard une peine insurmontable qui éveille en toi un sentiment de culpabilité atroce ; pourquoi les chiens sont-ils relégués au carrelage froid quand les humains se prélassent sur des canapés moelleux ?
Mais tu achètes une grande voiture avec un grand coffre pour des voyages confortables.
Tu déménages pour un maison avec jardin.
Tu veilles à l'activité physique avec des balades, des parties de jeux.
Tu fais des câlins, des papouilles, tu parles, tu veilles au confort, au bien-être, tu t'inquiètes des poils qui tombent, tu supportes l'haleine putride, la bave amicale, les traces de pattes mouillées sur ton sol fraîchement lavé.
Et tu aspires le panier de fond en comble, tu changes le drap, tu le secoues, tu l'aères, tu le disposes près du feu de cheminée.

Et ton chien se couche à l'arrache, la tête en vrac contre le mur. Peinard...

mardi 2 mars 2010

Star au bureau

Je suis passée en coup de vent au bureau ce matin avant de partir en rendez-vous.
J'ai trouvé sur mon bureau une photocopie d'un article sur Marc Lavoine.
Pouvez-vous me dire combien de gens ont des collègues qui leur photocopient des articles sur Marc Lavoine et les déposent sur leur bureau ?
C'est pas la classe ça ?

Et pour en rire encore un peu plus, un autre collègue a collé une photo de Marc sur l'un des murs de mon bureau. Juste pour le plaisir des yeux.
ça va, y a pas de mal à se faire du bien...
Je repose la question : c'est pas la classe des collègues comme ça ?

Je croise les doigts ; j'espère bien me pointer un matin et que l'un d'eux ait carrément fait venir Marc Lavoine à mon bureau.
Là, on pèterait le baromètre de la classe. Au cas où, j'ai plus qu'à me pointer tous les matins toute pomponnée. On sait jamais...

lundi 1 mars 2010

Cherche âme d'enfant


Je ne vais pas retourner ma veste. A la base, on ne peut pas dire que je sois une grande fan du cirque.
Les clowns pas nécessairement hyper drôles. Cet humour potache et hypra téléphoné. Les numéros de contorsionniste qui vous donne mal aux tripes. Les tours de magie tellement inexplicables que vous vous mettriez à douter que la Terre soit ronde. Cette façon de vous regarder de haut si vous avez le malheur de ne pas rire ou pire, cet air navré accompagné d'un "La pauvre, elle a perdu son âme d'enfant." J'ai pas perdu mon âme d'enfant conard, c'est juste que ton type mal maquillé qui se renverse de l'eau sur la tête, ça me fait pas franchement rire. T'as pas Gad Elmaleh plutôt ?
Sauf que. Sauf que je suis amoureuse d'un amoureux du cirque. Et que comme je suis amoureuse, je lui offre des places pour aller au cirque. Et samedi, c'était Bouglione au Cirque d'Hiver. Et comme le Cirque de Pékin l'année dernière (oui, j'étais déjà amoureuse l'année dernière), j'en suis ressortie toute chamboulée.
Le cirque, en vrai, ça déchire. Le vrai cirque j'entends. Celui qui vous fait croire que c'est tout à fait normal de :
- se trouver à 3 mètres d'un lion et de le titiller avec un morceau de viande
- pouvoir changer de tenue en 2 secondes chrono en passant derrière un paravent magique
- ne pas filer ses bas résilles en s'enroulant, se désenroulant, se renroulant autour d'une corde alors que moi, je nique mes collants en montant dans la bagnole
- tenir debout, la tête à l'envers, en étant juste appuyée d'une main sur la tête d'une copine
- se jeter d'un trapèze à 14 mètres de hauteur. Pour être rattrapé par un type qui a lui aussi la tête en bas alors qu'on sait tous qu'on voit moins bien la tête en bas
- lancer et rattraper 4 diabolos en même temps
Un vrai cirque dans un décor somptueux avec des artistes majestueux, des enfants qui rigolent (et qui pleurent aussi parce qu'un clown bien maquillé, ça peut faire flipper) et bien mes enfants, ça fait rêver. La mayonnaise prend. C'est balèze.
Et bien nous y voici, je retourne ma veste. Je vote pour le grand et beau cirque. Parce qu'en vrai, ça n'a rien à voir avec la soirée de Sébastien le samedi soir. Face au petit écran, on est trop blasé, on sait que tout peut être truqué, on sait que les gens-y-meurent-pas-pour-de-vrai. Alors qu'en vrai, vous en prenez plein les mirettes. Même si vous avez payé votre hot dog dégueulasse 4 €. Même si le magicien est venu vous chercher, vous a offert un bouquet de fleurs magiques qui sort d'un chapeau alors que même pas ça paraît possible et que vous vous sentez un peu con parce qu'on se sent toujours un peu con dans ces cas-là, même si ça fait rire vot' mari. Même avec tout ça, vous passez une bonne soirée.
Magique et féérique.