vendredi 30 juillet 2010

Un an après...

Il y a un an tout pile, le billet douxmeur du jour portait le titre suivant : "Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour nous"

Quid d'aujourd'hui ? Il semblerait que les vérités d'hier soient encore celles d'aujourd'hui. Et c'est tant mieux.

Parce que cela signifie que les congés payés existent toujours. Du coup, on fait ses valise beaucoup plus sereinement !

C'est toujours aussi bon "quand on a des amis et de la famille, présents à tous les moments de votre vie, avec un petit mail, un petit coup de fil, un petit dessin, une petite visite d'un soir, on se sent capable de faire des pas de géant." pour reprendre mots pour mots les lignes de l'année dernière...

On continue de faire des bébés, de se marier, d'acheter des maisons, des chiens,...

Et enfin, toujours aussi vrai : "Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour nous : le Goncourt s'en moque et il a bien raison. Pourtant, pour moi, chaque billet, chaque jour, est un grand pas. Avec vous, je me réconcilie avec l'écriture que j'avais honteusement délaissée, poussée par des gens mal intentionnés qui trouvaient mon écriture trop ceci ou pas assez cela. C'est un grand pas pour moi."

Espérons que dans un an, je puisse reprendre à nouveau ces quelques mots. Pourvu que la vie continue de nous pousser à avancer. Certains pas se font avec le plus grand plaisir. D'autres se font dans la douleur mais enfin, nous avançons... "Chaque jour, c'est plein de petits pas que l'on fait tous courageusement."

Passez un bel été. On se retrouve dans quelques semaines !

jeudi 29 juillet 2010

Carte postale extra-utérine

Cher petit bébé,

Je t'écris de l'extérieur du ventre dans lequel tu pousses. Oui, oui, il y a un extérieur. Tu verras tout ça le moment venu. Tu ne vas pas en revenir. Même qu'à l'extérieur, il y a du Nutella, des caresses, du vent dans les feuilles des arbres et Private Practice. Tu vas halluciner.

Ton papa et moi sommes bientôt en vacances. Pour toi, ça veut dire que ça va être beaucoup plus détendu. On se lèvera plus tard, on se couchera plus tard. On mangera essentiellement des merguez, des brochettes et des salades tomates-mozarella. Tu n'entendras pas les mêmes voix que d'habitude parce que je n'emmène pas mes collègues en vacances. Et aussi, on n'écoutera plus les infos le matin sur Europe 1.
Toi, tu n'as qu'à rien changer. Continue de pousser et de gigoter pour nous faire signe que tout va bien à l'intérieur. N'oublie pas de prendre des photos. Éventuellement, si tu croises les toxines responsables de mes crampes nocturnes, je veux bien que tu leur dises d'arrêter. Et sans vouloir abuser, si tu pouvais aussi demander à mon sang de mieux circuler dans mes jambes, surtout dans celle de gauche, ça serait parfait.

Mise à part ça, ici il fait plutôt beau. Les travaux avancent bien. On t'a fait une chambre spéciale super sommeil, anti-pleurs et éclate totale. J'espère que ça va te plaire.

Si toi aussi tu veux nous envoyer une carte postale, tu connais l'adresse. Je te propose le code suivant : un coup long + un coup court si ça va bien, un coup long + deux coups courts si ça va super bien, un seul coup court si tu as un petit moral.

On continue de se faire signe. Nous pensons fort à toi.
On se donne rendez-vous dans trois petits mois. En attendant, profite bien. A bientôt !
Je t'embrasse mon bébé.

Ta maman

mardi 27 juillet 2010

Monsieur Propre versus Madame Cracra

J'y mets tout ce que j'ai. Je me donne à fond. Je sue. Je me contorsionne. J'en ai des courbatures. Je m'applique. Je tire la langue. J'essaie de mettre des effets. J'abandonne finalement pour une technique plus sobre. Je suis consciencieuse. Si ça existait, je prendrai des cours, je ferai des fiches, des stages, je bachoterai jour et nuit.
Mais rien n'y fait.
Y a des traces partout. ça dégouline. La poussière se mélange au produit. On dirait que c'est pire que si je n'avais rien fait.
Et le pire. Le pire. Le pire, c'est le premier rayon du soleil. Il débarque et te met face à ton incapacité. Il te jette à la figure ton inaptitude flagrante. Il révèle à la façade du monde ta nullité totale.

Non, non, non, je ne sais pas faire les carreaux, laver les vitres, nettoyer les fenêtres. Je suis pitoyable dans cette discipline. Quasiment sûre que même avec un Vaporetto de compèt', dernier modèle, je n'y arriverai pas.

Et aujourd'hui, le rayon de soleil a pris la forme d'un type qui, depuis plus d'une heure, s'applique à nettoyer toutes les vitres du bureau. Et sans tirer la langue s'il vous plaît. Il fait ça avec une facilité déconcertante, un peu comme si c'était son métier en fait. Ni plus ni moins.
Il est à un mètre de moi au moment où je vous écris. Je le lorgne depuis tout à l'heure. J'ai l'impression d'être une taupe en infiltration. Et lui doit penser que je le mate comme une grosse malade perverse qui s'excite devant les laveurs de carreaux. Y aurait pas de mal soit dit en passant. Chacun son truc hein...

Et figurez-vous que l'observation de ce professionnel est toute aussi démoralisante que déconcertante. Franchement, j'ai l'impression qu'à la maison, je fais exac-te-ment les mêmes gestes que le gars avec ma petite raclette qui va bien. Sauf qu'avec lui, indéniablement, preuves à l'appui, ça fonctionne à fond les ballons. Après son passage, les vitres sont nickels. Tu te fouterais la gueule dedans et tu dirais pardon. Et ça a même l'air facile. Alors que son matos n'a rien d'un matos de compét'. Et le geste. Le geste... Mais qu'est-ce que je fais mal ? Mais où est-ce que je me trompe ???

Je fais quoi ? Je le mate encore trois plombes ou je lui demande de passer à la maison ?

lundi 26 juillet 2010

"Surtout, faites ceci et juste après, surtout, ne faites pas ceci mais plutôt cela. Merci."

"Pour dormir, l'important est que vous trouviez la position dans laquelle vous êtes bien."
"Ne dormez pas du côté gauche pour ne pas bloquer la circulation sanguine dans la veine bidule qui passe à gauche du machin."

"La nuit, vous devez surélever votre lit de 20 à 25 cm, sinon ça ne sert à rien."
"Il faut que vous suréleviez les deux pieds de votre lit de 2 à 3 cm, pas plus."

"Prenez des bains pour vous délasser les jambes."
"Surtout, éviter les bains chauds, très mauvais pour la circulation dans les jambes."

"Vous pouvez avoir des carences en sel, surtout, évitez les régimes sans sel."
"Surtout, ne salez pas trop pour éviter la rétention d'eau."

"Mangez équilibré et de tout."
"Ne mangez pas de produits crus, ne consommez que du lait pasteurisé."

"Mangez davantage le matin..."
"...mais pas de la brioche avec du Nutella. Mangez plutôt des céréales, des fruits, des laitages..."

"Marchez 30 minutes par jour."
"Avec vos problèmes de pieds et de hanches, évitez la marche à pieds."

"Surtout, vous portez bien vos bas de contention. Même la journée. Même s'il fait chaud."
"Surtout, essayez d'être au maximum dans des chaussures ouvertes. Les chaussures fermées sont mauvaises pour les pieds et les ongles."


C'est pourtant clair...

lundi 19 juillet 2010

Contractions de Braxton-Hicks

Braxton et Hicks sont des médecins et ce sont eux qui ont décrit le phénomène des contractions. Si c'est pas un blog culturel ça...
Ces réflexions propres à des discussions de nanas pendant la pause déjeuner m'amènent au caprice suivant.

Moi aussi, je veux qu'un truc porte mon nom.

Et je vous vois venir : oui, mon bébé portera bien mon nom mais non, mon bébé n'est pas un truc. ça marche pas du coup. Sinon, hop, ça c'était fait.
Non, il me faudrait un autre genre du truc : une invention, une découverte, une explication, un style. Un truc qui pète. Un truc qui ferait qu'on oublierait presque que mon nom est un nom. Comme Roland Garros. Qui prononce encore ce nom en considérant bien qu'on parle d'un type qui s'appelait Roland. Roland Garros.

Qu'est ce que c'est pratique cette machine à supprimer définitivement les poils en 10 secondes et sans douleur ! Ah oui, c'est l'épilateur Jeannin-Rieau...

C'est quand même génial d'avoir découvert le vaccin contre la cellulite. Ah oui, le vaccin Jeannin-Rieau disponible en pharmacie...

Et moi qui m'étais toujours demandé pourquoi Marc Lavoine, Jude Law et Benoît Magimel étaient si beaux ! Ah oui, heureusement que la théorie Jeannin-Rieau nous l'a expliqué...

Tu fais une thèse sur quoi ? Sur le courant Jeannin-Rieau... Elle est super la déco de cette maison ! Quel style ? Le style Jeannin-Rieau...


Bon, y a encore un peu de pain sur la planche... Sinon, il me reste encore l'option qu'un grand cinéaste me repère et fasse toute une flopée de films à mon sujet. A la façon de "Bond, James Bond". On pourrait avoir "Jeannin, Aurélie Jeannin"...

vendredi 16 juillet 2010

Un roux peut en cacher un autre

J'ai développé une hyper sensibilité. Pas une allergie mais une sorte d'hyper réaction ou d'hyper attention à. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas éviter, qui vous poursuit sans cesse. Il n'y a aucune raison à cela mais il en est ainsi.

Depuis quelques temps, je ne peux pas sortir sans croiser le chemin d'un roux ou d'une rousse.
ça aurait pu être les gothiques, les grosses poitrines, les siamois. Ce sont les roux.

Allez savoir pourquoi. J'ai développé une sorte de radar à roux. J'en croise partout alors qu'il semblerait qu'ils ne représentent que 5 % de la population française.
Je n'ai pas encore de preuve scientifique de ce que j'avance mais je compte bien m'offrir les services d'un détective-expert-auditeur-professionnel qui parviendra à prouver qu'entre avant et maintenant, j'ai développé un super radar ou que la part de roux angevins a augmenté ou que le chemin des roux angevins a été modifié pour croiser le mien ou je ne sais quoi d'autre.
Et je reviendrai, démonstration à l'appui, prouver au monde qu'il y a bien 'quelque chose'. Parce que je vous jure, je vous promets, je vous supplie de me croire, mesdames et messieurs, je croise un (voire deux, voire trois) roux dès que je mets le nez dehors.

jeudi 15 juillet 2010

Ça ira tant que ça sera comme ça.

Petite, j'adorais écrire des histoires. J'avais une vieille machine à écrire sur laquelle j'écrivais des petits romans que je diffusais à quelques exemplaires agrafés soigneusement.

J'adorais aussi traîner dans les jupes de ma mère. Je ne savais pas faire autre chose que traîner dans les jupes de ma mère.

J'ai aussi toujours aimé la campagne. Plus que la montagne, bien plus que la mer, bien bien plus que la ville. Oui, je me suis toujours davantage extasié devant un champs de balles de foin que devant une plage de sable fin.

J'aime l'hiver aussi. J'admets que l'été est bien agréable à différents égards mais enfin voilà, c'est un penchant naturel. J'aime l'hiver, j'aime les feux de cheminée, j'aime les gros pulls, le froid et les écharpes. Et le cassoulet.

J'aime les Gorges du Tarn. La rivière, la roche, la nature luxuriante, le vert, la nature ici, là, partout.

J'aime manger du Nutella. Sur une tranche de pain de mie à peine grillée.

J'aime le fromage de chèvre. Le fromage de chèvre frais. Je me damnerai pour un bon fromage de chèvre frais.

J'aime partir en week-end mais je ne suis pas une très grande aventurière.

J'aime aller au cinéma.

J'ai aimé faire des études de lettres. Sauf pour la grammaire, le latin, l'ancien français et la mythologie. Sinon, j'ai aimé.

J'aime les chansons de Francis Cabrel. Et elles me le rendent bien.

J'aime bien faire du rangement aussi. Et j'aime bien quand c'est propre.

J'ai toujours aimé les sacs à main. J'en ai une tripotée que j'utilise à peine. Mais j'aime acheter des sacs à main.

Il y a des choses que je n'aime pas aussi. Y en a pas mal. Comme j'aime bien qu'on fasse comme j'aime, forcément y a plein de choses que j'aime pas, vu qu'il y a plein de choses pas faites comme moi j'aime.

Mais ce que j'aime le plus, c'est passer du temps avec toi. Pour faire un truc ou un autre, ceci ou cela, ici et ailleurs. Dans l'ordre et dans le désordre, peu importe pour quoi faire ou pour quoi ne pas faire, ce que j'aime avant tout dans ma vie, c'est être avec toi.
Et ça ira. Ça ira tant que ça sera comme ça.

mardi 13 juillet 2010

Le Cabrol


08h30 : j'allume la radio dans la voiture. J'écoute les infos + la météo de Laurent Cabrol . J'écoute l'interview + la météo de Laurent Cabrol. J'écoute les imitations de Nicolas Canteloup + la météo de Laurent Cabrol.

12h30 : j'allume la radio dans la voiture. J'écoute les infos + la météo de Laurent Cabrol. J'écoute un reportage + la météo de Laurent Cabrol.

18h30 : j'allume la radio dans la voiture. J'écoute les infos + la météo de Laurent Cabrol. J'écoute le débat + la météo de Laurent Cabrol. J'écoute de la musique + la météo de Laurent Cabrol.

Mais comment s'organise la journée de Laurent Cabrol ???
Laurent Cabrol est là matin, midi et soir. Il parle 1,12 minute entre deux flash infos. Est-ce qu'il a une caravane dans le jardin du studio d'Europe 1 ? Est-ce qu'il a le droit d'aller faire ses courses, d'aller chez le coiffeur, de se faire une toile, de prendre un café avec un ami entre deux flash météo ?

Mais à quoi ressemble le contrat de travail de Laurent Cabrol ?

lundi 12 juillet 2010

Happy birthday !

Je ne suis pas très anniversaires et auto-commémorations mais bon, une fois n'est pas coutume !
J'ai commencé à écrire des billets douxmeur le 26 Janvier 2009 et celui du jour est le 300ème ! Joyeux anniversaire à lui !
Et merci à vous de me lire depuis le 26 Janvier 2009...!

RIC : Relevé d'Identité Corporelle

Dans un laboratoire d'analyses médicales :

- il y a des vieux, beaucoup de vieux. Un laboratoire d'analyses médicales, c'est une fresque de tous les handicaps liés à la vieillesse + une fresque sociale qui te laisse vaguement songeur (mon Dieu, quelle vieille vais-je être...?) : il y a le petit vieux en béquilles qui boîte, il y a la petite vieille sourde, il y a celle qui parle toute seule, il y a le couple tout mignon ("Donne ton cabas, je t'attends ici."), il y a le couple tout grognon ("Mais assieds-toi j'te dis. Ils vont t'appeler !"), il y a le vieux qui fait de l'humour pour faire marrer les secrétaires médicales alors que j'ai remarqué que les secrétaires médicales, et ben, ça rigole pas franchement..., il y a le vieux qui parle de la météo, il y a le vieux gros, le vieux rachitique, il y a la petite vieille coquette et la petite vieille qui se néglige...

- il y a des femmes enceintes. ça aussi, y en a plein. La femme enceinte est un open bar : sang, urine, test sur machin, test sur bidule. Si on fait pas avancer la science avec tout ça...

- il y a toute une tripotée de personnes qui veulent être sûres que "cet examen, il est bien à faire à jeun ?" Non parce qu'il s'agit quand même de priver de ses tartines et de son café. Le caractère absolument précieux de notre sacro-saint petit-déjeuner n'est plus à démontrer...

- il y a ceux qui ont honte de venir déposer leur petit flacon d'urine. Qui n'a pas honte de faire ça ? Qui se la joue désinvolte, décontracté, confiant quand il dépose le-dit objet et son contenu sur le comptoir du labo, quand il tente de répondre discrètement à la question pas du tout discrète de la secrétaire médicale : "Vous l'avez fait à quelle heure votre relevé d'urine ?", comme s'il s'agissait d'un compteur électrique qu'on relève en notant les petits numéros en noir...? Qui ?

Et puis, j'ai découvert pire que le coup de l'analyse d'urine. Je l'ai entendu, j'ai tout entendu, j'ai tout vu : la jeune femme, le comptoir, l'ordonnance, le gros flacon, les recommandations... Et oui, pire que l'analyse d'urine, il y a l'analyse des selles. Et bien oui, ça se fait. Alors, on vous donne un flacon avec un diamètre plus important ; à côté votre flacon pour l'urine passe pour un junior. On vous dit qu'il faut en recueillir une bonne quantité ; à côté, la question de l'heure de votre relevé d'urine donne l'impression qu'on vous a juste demandé l'heure. Et vous partez avec ça. Et tout le monde dans la salle d'attente SAIT. Svp, que Dieu m'épargne ça, svp, svp, svp. Je ferai la vaisselle tous les jours, je ferai mes devoirs, je dirai plus de gros mots, je téléchargerai plus jamais, svp, svp, svp...

vendredi 9 juillet 2010

Même jour, même heure, même chaîne

Aaaaaah.... La saga de l'été !
Le château des Oliviers, Jalna, Zodiaque, Les Cœurs Brûlés, Terre Indigo, Tramontane... Que du lourd !
Je dois me confesser : oui, oui, oui, j'ai suivi plusieurs de ces feuilletons estivaux. J'ai tremblé à l'idée de ne pas avoir la télé au camping, d'avoir un anniversaire le-dit soir de la diffusion, d'être à l'étranger au moment du dénouement fatidique. Car, quel suspens ! Saga de l'été rime avec suspens, indéniablement. Un suspens insoutenable. Prison Break à côté, c'est La Petite Maison dans la Prairie.

La saga de l'été, on manque toujours un peu le début parce qu'on est en train de dîner dehors. On tourne un peu la télé pour avoir le temps de finir sa glace et de voir le générique.
Dans la saga de l'été, il y a toujours une histoire alambiquée, dans une grande et belle maison familiale. Il y a des frères et des sœurs qui ne savent pas qu'ils sont frères et sœurs et qui tombent amoureux et qui tuent leur père qui était en fait leur oncle qui avait crevé les yeux de leur mère il y a fort fort longtemps. Il y a toujours une héroïne sans soutien-gorge, des scènes dans la nature, du soleil, des voitures décapotables, du fric et aussi, un rebelle beau-gosse qui vit dans la montagne et qui a un regard profond et mystérieux et qui rejette la société et qui sait des trucs qu'il préfère taire et dont l'héroïne va tomber amoureuse alors que non, c'est pas possible, il n'aime que la nature et le ciel et ses brebis et les poèmes de Rimbaud.
Car dans la saga de l'été, il y a des secrets. Dans la saga de l'été, il n'y a que des secrets. Quand on regarde bien, il n'y a pas un seul vrai dialogue. Tout n'est que mensonges, cachotteries, sous-entendus. Il y a des messes basses, des coups de fils la nuit, des lettres anonymes, des messages insultants peints sur les murs de la mairie, des petits papiers sur les pare-brise.
Alors voilà, on passe l'été à se demander qui, mais qui, est le meurtrier ? Qui est le gentil ? Qui est le méchant ? Peut-on avoir confiance en elle ? On pense avoir trouvé, on fait des pronostics. Au 5ème épisode, quand pépé et mémé sont cramés par le soleil et leurs petits jaunes matin-midi et soir et qu'ils sèchent tranquillement dans leur transat, hop, on balance la scène de cul de la saison. Comme s'il était moins choquant de voir à chaque épisode du sang, des enfants noyés, des fratricides,...

A la pub, on sort fumer une clope dehors parce qu'il fait chaud, on mange quelques cerises, on se dit qu'on est con quand même de s'enfermer par ce beau temps.
Et on espère secrètement qu'on n'a rien de prévu la semaine prochaine, même jour, même heure.

jeudi 8 juillet 2010

Tous mes voeux

Au moment de payer l'addition au restaurant.
Quand vous dites au revoir à un client.
A ce commerçant que vous ne voyez pas très souvent.
Lors du dernier cours de sport.
Après avoir reçu un mail de notification d'absence de bureau.
Sur le pas de la porte de vos amis dont vous allez arroser les plantes.

ça y est, nous ponctuons chaque conversation d'un "Bonnes vacances !"

Et même si chacun n'a que quelques semaines de congés, de début Juillet à fin Août, il flotte quand même un petit air de vacances. Parce que vous les souhaitez à vos collègues, à vos amis, à votre voisine, à votre facteur, parce que vous interrogez votre interlocuteur sur ses dates de départ, parce que votre animateur radio n'est plus le même, parce qu'il y a moins de trains, parce que les clients programment les projets pour ce qui paraît si loin, j'ai nommé "la rentrée", parce qu'il y a plus de monde sur les marchés mais beaucoup moins sur la route et sur les parkings.

De début Juillet à fin Août, on en profite un peu pour soi et beaucoup par procuration. Mais ça a aussi du bon.

mercredi 7 juillet 2010

Tata indigne

ça continue. Je ne comprends pas toujours tout très très bien.

Je propose de l'aide à mon amie jeune maman qui s'apprête à préparer le biberon de son fils. Parce que je suis sympa comme fille. Et serviable aussi.
Mon amie me demande de mettre sept cuillères de lait en poudre dans l'eau du biberon.
Ni une ni deux, je m'exécute. Serviable, j'vous dis.
Et voici mon petit neveu avec son biberon dans le bec, avalant goulument.
Et puis, le doute s'immisce dans la tête de mon amie.
Il paraît pas un peu clair ce biberon...

Réliiiiiie ?
Ouiiii ?
Tu as bien mis sept cuillères de lait en poudre dans le biberon ?
...
...
...
Non...
Non, en fait j'ai mis cette cuillère. Celle que tu m'as tendue.


Voilà. A l'oral, ça fait pas pareil. Cette, sept. On a vite fait de se tromper. Comme cette histoire le confirme une nouvelle fois, je suis quelqu'un de particulièrement fin et intelligent. Je m'étais donc dit au moment de commettre ma bourde : "Et ben dis donc, une seule cuillère, ça c'est du lait en poudre ultra concentré." Quelle pertinence.

Voilà. Je suis donc prête à devenir maman.
Je fais aussi du baby-sitting. N'hésitez pas à me confier vos progénitures. Je suis disponible à toute heure et très peu chère.

mardi 6 juillet 2010

Qu'est-ce qui bouge le cul des Andalouses ?

C'est l'amour, mes chers amis. Oui, je fais dans la grande révélation aujourd'hui. Je constate, j'ose, j'affirme. J'y vais à coups de grande déclaration : c'est l'amour qui fait tourner le monde. C'est l'amour qui régit tout. Ouais, je sais, ça vous en bouche en coin. Personne n'avait encore osé le dire mais moi, je suis une folle, j'ai pas de limite dans ma tête, je suis une déglinguo, une provocatrice, Serge Gainsbourg à côté de moi, c'est 'Joséphine ange gardien'. Moi j'y vais, je balance, rien ne m'arrête.
Voici donc le topo : l'Amour est source de tout, l'Amour régit notre monde, l'Amour est notre moteur. C'est grâce ou à cause de l'amour, selon les cas, que certains sauvent des vies, que certains en volent d'autres, que d'autres travaillent, se lèvent chaque jour, dépriment, se font beaux, maigrissent, font des kilomètres, pleurent, inventent des trucs, font des bébés, sont méchants, sont gentils, déménagent, mentent, changent, partent ou reviennent.
C'est grâce à l'amour que certains se marient. Et ça, y a pas à dire, c'est vraiment chouette.
Alors voilà, je le dis, au-delà du cul des Andoulouses, c'est chacun d'entre nous que l'Amour fait bouger. Et je vous l'écris, avec à mon poignet droit, un petit bracelet en tissu fleuri, duquel pend un petit trèfle à 4 feuilles qui tinte sur mon bureau, souvenir d'une belle journée d'amour...

jeudi 1 juillet 2010

Bientôt, c'est sûr, ça sera les vacances...

Quand je suis entrée, les volets étaient fermés. Il faisait frais. Il manquait juste cette odeur, pas forcément agréable mais pas détestable non plus. Cette odeur de "renfermé". L'odeur des meubles silencieux, des draps jetés sur le canapé et la télé pour les protéger de la poussière.
Je devinais les formes : la table de l'entrée, le porte-manteaux, le panier du chien. Le frigo est presque vide. Un pot de moutarde, un vieux Perrier, du jus de citron et une boîte de pâté. Quelqu'un est venu il y a peu ; sinon, la porte du réfrigérateur aurait été entrouverte, maintenue par une petite balayette ou le seau pour laver le sol.
L'évier était propre. Au fond de la baignoire, juste une petite araignée. Les poubelles sont vides. Où sont les sacs ?
Il y a des messages écrits à la craie sur le tableau de la cuisine : un anniversaire, le jour d'un marché, une liste de courses.
A l'étage, les lits attendent. Dans le garage aussi, on attend. Parasol, salon de jardin, transats un peu moisis, jet d'eau. Demain, on ira à la plage puis on rincera nos pieds ensablés sous le jet d'eau froide. On ira relever le courrier ; des publicités essentiellement, un prospectus pour connaître son avenir, les dates d'une brocante.
La maison est sage. Elle attend la vie. Des courses, des voix, un rythme.

Vivement les vacances... Car pour l'instant, à la maison, si le frigo est vide, si les volets sont clos, s'il y a de la poussière, si nos meubles semblent s'impatienter, si la boîte aux lettres est pleine, c'est juste qu'on travaille un peu trop. Mais bientôt, c'est sûr, ça sera les vacances...