lundi 28 mars 2011

La douceur après la fureur


Surveillons les airs. N'entendez-vous pas le bruit d'un hélicoptère ? Celui d'une moto ? La scène crache du feu de part et d'autre. Mais par où regarder ? Finalement, il fend la foule. Il est là, au milieu de ces fans charognards. Rongés par leur admiration, ils seraient prêts à le dévorer tout cru.
Tout est assumé. Le déhanché, la bague tête de mort, les mèches blondes, le cuir de la tête au pied. Il assume les pochettes d'album égocentrées, les aigles, les motos et les flammes.
Quoi sa gueule ?
Les choristes s'affolent en arrière plan, dans des mouvements synchronisés et enthousiasmants.
Les musiciens gardent les lunettes noires. Chacun son monde ; on n'invite pas n'importe qui dans sa transe.
Aujourd'hui, le bleu semble un peu délavé. A moins que cela ne soit parce que l'époque où un trait noir soulignait le regard est révolue. Nous n'irons pas jusqu'à dire que la sobriété est installée mais enfin, le trait noir a disparu, l'œil est moins apprêté.
Il garde ce côté je-m'en-foutiste rebelle qui fascine ou qui rebute. Qu'est-ce qu'elle a sa gueule ?
La batterie prend ses marques au fond de la scène. Dans quelques mesures, il va chanter l'amour et le rock'n roll. Il va tendre les mains vers l'avant, croiser les bras pour imager l'amour enchaîné, il va y aller, à grands renforts de clin d'œil et de sourires séducteurs. Dans quelques mesures, les franges vont vaciller au rythme des mélodies et défier le temps et la mode.

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