jeudi 18 novembre 2010

Trouver son port d’attache


L’AVC d’un grand-père, le décès d’une mère, des licenciements abusifs teintés de harcèlement moral, le crabe rongeur, le suicide, le chagrin ineffaçable, des décès encore, des peines inconsolables, la dépression de l’une, la fatigue de l’autre… La peine qui vous touche, qui touche vos proches, qui touche les proches de vos proches.

Cette année aura été une année trop forte. Des émotions trop fortes et souvent trop douloureuses. Une année qui vous fait marcher doucement, en retenant votre respiration, en serrant les dents, en regardant le ciel se noircir, en se demandant ce que demain réservera de pire. En se demandant parfois si, au-dessus des nuages, le ciel est vraiment bleu.

Pour cette année, il nous fallait de quoi survivre. Il nous fallait quelque chose de fort, plus fort que tout le reste. Un antidote surpuissant.

La naissance d’un enfant.

Un bonheur incommensurable, un amour grandiose pour dépasser le reste et rebondir. Comme une sorte de lumière qui guide et qui justifie tout. Grâce à lui, le cap peut être maintenu. On révise l’ensemble à l’aune de cette petite merveille. Pendant les jours gris, on se demande comment il est possible que tant de bonheur arrive au milieu de tant de malheurs. On se demande si le poids des douleurs ne pèsera pas sur les épaules de ce petit être pour toujours. Mais il y a les jours roses. Quand on comprend que c’est bien du contraire dont il s’agit. C’était le moment. Il n’y avait pas de meilleur moment pour vivre ce bonheur. Au milieu du reste, la vie qui commence, des petits yeux indifférents à tout ça, un petit être uniquement dans l’attente de vous, qui vous réclame entièrement, qui a besoin de votre présence totale. Et avec lui, la vie qui prend le dessus. Les caresses, les baisers, l’admiration. Une vie qui se recentre autour d’un minuscule nombril. Un minuscule nombril qui devient votre point d’ancrage dans la tempête, un port auquel vous êtes rattaché, que rien ne pourra vous faire lâcher.

Alors c’est sûr, il n’y avait pas de meilleur moment et c’est ce qu’il faut croire. Il faut y voir un signe pour garder la tête hors de l’eau, impérativement. Car il existe un petit nombril qui a besoin d’amour, de sourires, de caresses, de bonheur, de légèreté. Il y a un petit nombril qui aura achevé de faire de cette année, une année puissamment forte.

Alors chers amis, chères amies, cher frère, cher mari, chers parents, nous savons les uns les autres les douleurs qui nous ont assaillis à tour de rôle, les mésaventures imprévisibles et autres événements déstabilisants. Chers tous, desserrons les dents, prenons une grande respiration, réchauffons nos mains. Vivons ce que l’on nous impose de vivre, gérons-le. Mais pour ce faire, concentrons-nous à ne souhaiter qu’une chose : que chacun trouve son port d’attache pour ne pas se perdre dans la tempête.

Je me dois de considérer la chance qui a finalement été la mienne. Car j’ai trouvé le mien. 2010 m’aura pris beaucoup de larmes, c’est sûr, mais m’aura aussi offert le plus beau des ports d’attache. Je me dois de me concentrer dessus, pour ne jamais penser qu’il y a plus important.

5 commentaires:

  1. oui au dessus des nuages le ciel sera bleu avec ce p'tit tresor a vos cotés apres cette année si difficile.Il faut toujours se battre c'est certain mais ce petit etre attend tellement de vous..............

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  2. Tu as raison, Rélie, rien n'est plus important que cette magnifique lumière-là. Qu'elle vous éclaire et vous rend forts, un peu plus chaque jour, c'est vraiment, vraiment notre voeu le plus cher.

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  3. Profitez bien de votre p'tit bout. Billet très émouvant. Plein de bisous

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  4. C'est pour ça qu'on est ensemble ma puce.

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  5. Comme je vois ce que tu veux dire et quel réconfort ça peut être de savoir à quel essentiel s'arrimer.
    Jolie déclaration pour ce petit nombril

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