mardi 22 décembre 2009

Qui suis-je ? Le bourreau ou la victime ?

Trois scènes de la vie quotidienne.

La première, dans un petit hameau de l'Anjou, dans une superbe maison sans cheminée. Un couple magnifiquement beau, riche, plein de talent.

Lui : "Je discutais l'autre jour avec Christophe au boulot. Il me disait qu'à Décathlon, il y a un simulateur de pêche. C'est trop fort, il..."

Elle, l'interrompant : "Oui, je sais, tu me l'as déjà raconté."

Lui, passablement agacé : "OUAIS, JE TE L'AI PEUT-ETRE DEJA RACONTE MAIS QUAND MEME, TU POURRAIS ME LAISSER DIRE ! CA TE FAIT QUOI DE L'ECOUTER DEUX FOIS ???!!!"

La seconde, au téléphone. Deux femmes discutent. L'une est la mère de l'autre qui est la fille de l'une.

Elle, la mère : "J'ai vu ton frère hier. On a parlé du menu du réveillon. Il pensait sortir les escargots qu'il a pêché l'été dernier. ça pourrait..."

Elle, la fille, l'interrompant : "Oui, je sais, tu me l'as déjà écrit dans un mail."

Elle, désolée : "Ah, pardon... Je te l'ai déjà dit..." Snif.

La troisième, dans le bureau d'une multinationale angevine prospère. Un patron et sa collaboratrice échangent.

Lui : "Ce que j'ai envie de dire, c'est qu'il est possible d'instaurer un jeu gagnant-gagnant. On a trop souvent tendance à..."

Elle, l'interrompant : "Oui, je sais, ça fait plusieurs fois que vous m'expliquez ce concept."

Lui, surpris : "Oui, mais c'est important..."

Je suis la femme de mon mari, je suis la fille de ma mère, je suis la collaboratrice de mon patron.
J'interromps les maris, les mamans, les patrons lorsqu'ils me répètent plusieurs fois la même histoire.
Et ça ne leur plaît jamais.
Est-ce que je devrais écouter sans rien dire ? Oui, je devrais peut-être écouter sans rien dire. Parce qu'en interrompant les maris, les mamans, les patrons, je les castre, je les coupe dans leur élan, j'empêche leur expression.
Mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que l'histoire du simulateur de pêche, des escargots du Réveillon, du jeu gagnant-gagnant, je l' ai déjà écouté patiemment 12 000 fois avant d'oser interrompre. Je dirais donc qu'en réalité, c'est môa, la pôôôôvre petite malheureuse...

Allez, à demain les amis, pour le dernier billet de l'année ! Après : va-can-ces !!!

1 commentaire:

  1. et le coup du "tu ne me l'as jamais dit", pas mal non plus! Ca tout le monde connaît! (Oserais-je dire plutôt que c'est notre lot,à nous autres pôôôôvres femmes?)

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