mercredi 2 décembre 2009

Syndrome "En Terre Inconnue"


Je me lève et je te bouscule. Comme d'habituuuuude. Je mange deux grandes tartines de Nutella que j'ai acheté sans grande difficulté au supermarché.
Je me demande comment je vais me fringuer demain parce que peut-être qu'il va faire froid, peut-être qu'il va pleuvoir, parce que j'ai deux rendez-vous clients, parce que je prends le train, parce que je monte à la capitale.
J'essaie de trouver des idées pour ma liste de cadeaux de Noël. En fait, j'ai besoin de rien.
Je me sens incroyablement superficielle. Musique de tragédie.

On n'a pas à s'en vouloir en fait. C'est comme ça. On a assouvi nos besoins primaires, tout en bas du petit crobard de Maslow : besoins physiologiques, c'est fait. Besoins de sécurité, c'est fait. Du coup forcément, on commence à se gratter la tête pour trouver comment remplir ses besoins d'appartenance, d'estime, d'accomplissement. A quoi je sers ? Suis-je à ma place ? Ma vie n'est-elle pas étriquée ?

A chaque fois, c'est pareil. A chaque fois que je regarde "Rendez-vous en terre inconnue". Et je ne veux pas la jouer chroniqueuse sans talent qui parle d'une émission tv que je vous connaissez tous. Je ne veux pas non plus la jouer psychologue de chez Franprix et disserter sur les vices du monde occidental, les valeurs des peuples reclus, le nécessaire retour à un paradis perdu,... Je ne veux pas non plus la jouer cynique à la Eric Zemmour, je ne veux pas entendre ceux qui diront "Pfff, encore une émission montée de toutes pièces..."

Y a juste qu'à chaque fois, c'est la même émotion. Il y a ces images du bout du monde. Des gens très différents de nous et puis la découverte toute simple : on se ressemble en fait. Ben oui, on se ressemble en fait. Là-bas et ici, on rit et on pleure tout pareil. Et comme souvent lorsque je trouve cela très beau et très vrai, j'ai du mal à bien vous en parler aujourd'hui.

En terre inconnue, c'est mon petit séïsme personnel. A chaque fois. Et il n'y a rien à faire, je crois vraiment à ces larmes, celles des voyageurs, celles de leurs hôtes, celles des invités, celles de l'animateur. Même sur un plateau tv, avec des lumières partout, des caméras, des prompteurs, des montages. A ces larmes, j'y crois. Et à cette croyance, j'y tiens.

3 commentaires:

  1. C'est vrai ? Tu viens demain ?
    Je te ferai boire du lait de yack et du renne cru si tu as le temps de venir m'embrasser :-)
    Tu pourras même dormir dans ma yourte !

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  2. Bon, t'arrête de parler d'émissions que je connais pas! Ou alors, tu es complètement dans ton monde et tu rêves tout ça... Moi, à ta place, je consulterais...

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  3. D'accord avec toi, Rélie : on oublie aisément tout l'aspect technique sans lequel cette émission n'existerait pas. Il y a une vraie émotion là-dedans, ça fait du bien, n'en déplaise à Zemmour et tous les aigris qui font tant d'efforts pour nous pousser à désespérer de la nature humaine!

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