vendredi 9 juillet 2010

Même jour, même heure, même chaîne

Aaaaaah.... La saga de l'été !
Le château des Oliviers, Jalna, Zodiaque, Les Cœurs Brûlés, Terre Indigo, Tramontane... Que du lourd !
Je dois me confesser : oui, oui, oui, j'ai suivi plusieurs de ces feuilletons estivaux. J'ai tremblé à l'idée de ne pas avoir la télé au camping, d'avoir un anniversaire le-dit soir de la diffusion, d'être à l'étranger au moment du dénouement fatidique. Car, quel suspens ! Saga de l'été rime avec suspens, indéniablement. Un suspens insoutenable. Prison Break à côté, c'est La Petite Maison dans la Prairie.

La saga de l'été, on manque toujours un peu le début parce qu'on est en train de dîner dehors. On tourne un peu la télé pour avoir le temps de finir sa glace et de voir le générique.
Dans la saga de l'été, il y a toujours une histoire alambiquée, dans une grande et belle maison familiale. Il y a des frères et des sœurs qui ne savent pas qu'ils sont frères et sœurs et qui tombent amoureux et qui tuent leur père qui était en fait leur oncle qui avait crevé les yeux de leur mère il y a fort fort longtemps. Il y a toujours une héroïne sans soutien-gorge, des scènes dans la nature, du soleil, des voitures décapotables, du fric et aussi, un rebelle beau-gosse qui vit dans la montagne et qui a un regard profond et mystérieux et qui rejette la société et qui sait des trucs qu'il préfère taire et dont l'héroïne va tomber amoureuse alors que non, c'est pas possible, il n'aime que la nature et le ciel et ses brebis et les poèmes de Rimbaud.
Car dans la saga de l'été, il y a des secrets. Dans la saga de l'été, il n'y a que des secrets. Quand on regarde bien, il n'y a pas un seul vrai dialogue. Tout n'est que mensonges, cachotteries, sous-entendus. Il y a des messes basses, des coups de fils la nuit, des lettres anonymes, des messages insultants peints sur les murs de la mairie, des petits papiers sur les pare-brise.
Alors voilà, on passe l'été à se demander qui, mais qui, est le meurtrier ? Qui est le gentil ? Qui est le méchant ? Peut-on avoir confiance en elle ? On pense avoir trouvé, on fait des pronostics. Au 5ème épisode, quand pépé et mémé sont cramés par le soleil et leurs petits jaunes matin-midi et soir et qu'ils sèchent tranquillement dans leur transat, hop, on balance la scène de cul de la saison. Comme s'il était moins choquant de voir à chaque épisode du sang, des enfants noyés, des fratricides,...

A la pub, on sort fumer une clope dehors parce qu'il fait chaud, on mange quelques cerises, on se dit qu'on est con quand même de s'enfermer par ce beau temps.
Et on espère secrètement qu'on n'a rien de prévu la semaine prochaine, même jour, même heure.

5 commentaires:

  1. C'est tellement vrai que c'est vraiment très très drôle! Bravo et merci!

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  2. J'suis fan des sagas de l'été. Trop fan. C'est improbable mais c'est pas grave. On s'en fout.

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  3. Alors là pour une fois que je ne suis pas cliente d'une daube à la télé, je suis fière de dire que je n'ai jamais regardé un seul épisode de saga.
    Je réalise du coup que c'est peut-être pour ça que je ne suis pas accroc ? Mince je n'ai aucun mérite ! :-)

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  4. J'aime beaucoup cette phrase : "On tourne un peu la télé pour avoir le temps de finir sa glace et de voir le générique."
    On y sent toute la douceur de vivre des vacances je trouve.

    En plus elle marche aussi pour intervilles et fort boyard !
    -> oui il y a pire que les sagas...

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  5. Ah ouais !!!! Inrerviiiilles ! Foooort Boyard !!! Trop fort !

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