mardi 27 juillet 2010

Monsieur Propre versus Madame Cracra

J'y mets tout ce que j'ai. Je me donne à fond. Je sue. Je me contorsionne. J'en ai des courbatures. Je m'applique. Je tire la langue. J'essaie de mettre des effets. J'abandonne finalement pour une technique plus sobre. Je suis consciencieuse. Si ça existait, je prendrai des cours, je ferai des fiches, des stages, je bachoterai jour et nuit.
Mais rien n'y fait.
Y a des traces partout. ça dégouline. La poussière se mélange au produit. On dirait que c'est pire que si je n'avais rien fait.
Et le pire. Le pire. Le pire, c'est le premier rayon du soleil. Il débarque et te met face à ton incapacité. Il te jette à la figure ton inaptitude flagrante. Il révèle à la façade du monde ta nullité totale.

Non, non, non, je ne sais pas faire les carreaux, laver les vitres, nettoyer les fenêtres. Je suis pitoyable dans cette discipline. Quasiment sûre que même avec un Vaporetto de compèt', dernier modèle, je n'y arriverai pas.

Et aujourd'hui, le rayon de soleil a pris la forme d'un type qui, depuis plus d'une heure, s'applique à nettoyer toutes les vitres du bureau. Et sans tirer la langue s'il vous plaît. Il fait ça avec une facilité déconcertante, un peu comme si c'était son métier en fait. Ni plus ni moins.
Il est à un mètre de moi au moment où je vous écris. Je le lorgne depuis tout à l'heure. J'ai l'impression d'être une taupe en infiltration. Et lui doit penser que je le mate comme une grosse malade perverse qui s'excite devant les laveurs de carreaux. Y aurait pas de mal soit dit en passant. Chacun son truc hein...

Et figurez-vous que l'observation de ce professionnel est toute aussi démoralisante que déconcertante. Franchement, j'ai l'impression qu'à la maison, je fais exac-te-ment les mêmes gestes que le gars avec ma petite raclette qui va bien. Sauf qu'avec lui, indéniablement, preuves à l'appui, ça fonctionne à fond les ballons. Après son passage, les vitres sont nickels. Tu te fouterais la gueule dedans et tu dirais pardon. Et ça a même l'air facile. Alors que son matos n'a rien d'un matos de compét'. Et le geste. Le geste... Mais qu'est-ce que je fais mal ? Mais où est-ce que je me trompe ???

Je fais quoi ? Je le mate encore trois plombes ou je lui demande de passer à la maison ?

2 commentaires:

  1. Mais c'est la faute de tes vitres, voyons! Ca m'a fait pareil quand j'ai voulu les nettoyer: excellent produit, chiffonnette ultra performante-étudiée pour et tout et tout, huile de coude et grande bonne volonté, tout ça pour un résultat médiocre! Donc, je le répète, tes vitres sont seules responsables! Si je tenais le con qui a mis du gras dans la pâte à verre...!!!

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  2. J'ai THE solution à ton problème : ne pas faire les vitres ! Grâce à mon dos en vrac (pour une fois que je lui trouve une utilité), j'ai innové, testé et approuvé la technique "Doudou, s'il te plaît, tu peux faire ci ou ça, je n'arrive pas à me lever à cause de mon dos". Technique tout à fait adaptable à ta grossesse : "René, s'il te plaît, tu peux faire ci ou ça, je n'arrive pas à me lever à cause du bébé". Et voilà, sournois mais ça marche ;)

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