jeudi 30 juillet 2009

Dans la rosée du matin étincelant de beauté diaphane

Y a des trucs dont on est super fier. Sans honte, sans vergogne, on se la pète. On l'affiche en grand, bien haut, en lettres capitales, en gras. On le case à toutes les discussions, dans le moindre mail, même à sa boulangère, même à son garagiste. On est fier de son bébé-le-plus-beau-du-monde-qui-marche-à-3-mois-parle-à-4-mois-conduit-à-5-mois, de sa maison avec vidéoprojecteur-grille-pain-aspirateur-Internet-fer-à-repasser-tout-en-un-intégré, de sa voiture qui-se-gare-toute-seule-se-lave-toute-seule-se-conduit-toute-seule, de son job à-15 000-euros-par-mois-à-mi-temps-aux-Seychelles, de son corps-de-rêve-poitrine-90-C-taille-de-guêpe-zéro-cellulite-bronzage-doré-annuel-pilosité-nulle. D'autres se la pètent avec des palmarès : 7 fois champion de France de gobage de Flamby, 365 conquêtes annuelles, Paris-Marseille en 1h30. D'autres avec un vocabulaire de ouf malade ouaich : "Alors que j'écanguais le lin dans les champs, une douleur atroce me tînt ; je compris que j'avais le dos en capilotade. Pourvu que l'on ne me fisse pas une laparotomie, quand bien même, fichtre, nonobstant, en revanche, que l'on me donne un opodeldoch. Damned."
Moi, je me la pète. Ouais, ouais. Je me la pète avec mes alliances. Et pour me la péter plus, j'en ai choisi deux. Plus joli comme ça. Du coup, je me la pète deux fois plus. Mathématique. Attention, j'y vais franco. ça déménage. Je fais pas dans la petite frime timide. Je me la pète vraiment. Halo de lumière dans le dos, étincelles dorées autour de la tête, parfum de roses dans mon sillage, musique en grande pompe, petits anges à trompettes sur les épaules. Et je bastonne ceux qui ne daignent pas jeter un coup d'œil à ce signe ostentatoire de mariage. Même les clients. On ne commence pas une réunion de travail sans parler de mes alliances. On les regarde, on les admire, on les dessine, on les prend en photos. Je réponds aux questions ; "Oui, c'est de l'or pur des mines du Guatemala anglais. Oui, des diamants 22 carats uniques au monde. Oui, oui, encore oui." Elles sont là, mes petites alliances, toute mimi, accrochées à mon doigt (de fée, le doigt). Elles scintillent dans la rosée du matin étincelant de beauté diaphane. Je ne me lasse pas de les admirer, dans le bus, sous la douche, en conduisant. Mais attention, je n'admets pas qu'on les regarde trop longtemps, de crainte que cela ne les abîme bien sûr. A ce titre, j'envisage de mettre ma main gauche sous cloche, pour les préserver des rayons du soleil, de la pollution, de la pluie, des agressions en tous genres. Meilleure option que le gant, artifice inapproprié à une frime en bonne et due forme.
Je ne pouvais donc pas ne pas dédier un billet entier à mes alliances. Longue vie à elles et par là-même, par définition, longue vie à mon mariage... Des alliances sans mariage... C'est nul. Et ça porte un nom : des bagues.
A demain ; demain, c'est les vacances, demain, c'est les vacances, demain, c'est les vacances, demain, c'est les vacances, demain, c'est les vacances, demain, c'est les va-can-ces,...

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