lundi 6 juillet 2009

Le jour où un oiseau m'a fait dessus

On vit parfois des situations humiliantes. On vit parfois des situations troublantes où l'on perd nos repères. Qui suis-je ? Que fais-je ici ? Parfois, on doute de soi-même. On ne sait plus bien à quoi se raccrocher. On est comme en train de se noyer. Nos petits bras s'agitent à la surface de l'eau. On cherche des branches auxquelles se raccrocher. Parfois, nos fondements sont mis à mal. On voudrait retrouver le ventre de sa maman, bien au chaud, peinard. Comme ça n'est pas possible, on se couche en position foetale et on attend que ça passe. En pleurant. Sinon, ça fait pas vrai.
- Quand vous ne rentrez plus dans votre taille 38 habituelle. Alors que votre pantalon ne sort même pas de la machine à laver.
- Quand vous devez prendre la parole devant 12 000 personnes. Alors que vous vous êtes fait deux grosses tâches de gras sur votre chemisier pendant le déjeuner.
- Quand un client cherche votre prénom au moment de vous présenter. Et vous qui espériez être inoubliable...
- Quand vous n'avez même pas envie de Nutella au petit déjeuner. Comment est-ce possible ?
- Quand vous venez de vous acheter un super sac à main bien cher et qu'un reportage vous montre comment des tribus hindouistes vivent de leurs prières, reliées à l'Essentiel. Du coup, vous rangez son sac à main à côté des 25 autres et vous cherchez une bonne action à faire.
- Quand vous ne suivez rien à la discussion sur Truc-Machin-Bidule qui a écrit un super Truc-Machin-Bidule en 1700 avant Jésus Christ et qui a inspiré toute les théories modernes sur le Truc-Machin-Bidule et qu'on vous demande ce que vous en pensez.
- Enfin, quand un oiseau vous chie dessus. Moi, ça m'est arrivé ce week-end. Alors que je m'allongeais tranquillement dans un hamac pour bouquiner. Alors que je cherchais la sérénité. Alors que j'essayais de m'extraire de ce quotidien trop absurde qui vous englue et dans lequel vous vous perdez (musique dramatico-tragico-pathético-angoissante). Alors que je m'apprêtais à ouvrir mon Psychologies pour découvrir enfin qui, mais oui qui, qui suis-je vraiment ? Alors dans le calme de mon jardin verdoyant, j'ai reçu une fiante d'oiseau sur ma jolie petite robe noire. Avec le bruit et tout et tout. Un beau petit caca blanc et marron. Tombé tout juste sur le bord de ma robe (mieux que sur la peau, vous me direz...) C'est humiliant. On se sent visé. On se sent la "chose" de cet oiseau mal intentionné. On se sent avili. On a honte. On s'en va pleurer dans un coin. On ne veut plus voir personne. On se sent moche et inutile. Et puis, dans un élan de survie, parce que l'Homme a des ressources inespérées, on se dit que la prochaine fois qu'on croisera un piaf sur la route, n'importe lequel, on accèlèrera. Non mais. Je suis pas une princesse mais quand même. Me chier dessus. Non mais.
Bon début de semaine à tous !

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