mercredi 1 juillet 2009

Rendez-vous en terre inconnue

8h30. Je foule la terre inconnue. Pas de boue, pas d'herbes folles. Pas de bestioles improbables, ni de plantes carnivores. L'endroit semble sûr. Dois-je me méfier de l'eau qui dort ? Des visages pâles, très pâles, m'accueillent. Ils portent sous leurs yeux des traces un peu violettes qui descendent plus ou moins bas sur leurs joues. J'apprendrais plus tard qu'ils appellent cela des "cernes". Ce point commun garantira plus tard mon acceptation dans et par la communauté. Je remarque que les visages pâles sont très souvent en position assise. Postés derrière des espèces de boîtes carrées, enfermés dans des espaces plus ou moins fermés, plus ou moins vitrés, plus ou moins grands, je me demande ce qu’ils attendent. Par où arrive l’ennemi ? Leurs armes semblent dérisoires. Des espèces de boîtes noires ou grises sur lesquelles ils tapent. Instrument de musique ? Parade pour effrayer l’ennemi ? Je ne saisis pas bien leur utilité. Parfois, le visage pâle colle un instrument contre son oreille et émet des sons mystérieux. Je distingue une grande variabilité dans les tons utilisés. Certains visages pâles communiquent beaucoup entre eux. Ils émettent des sons, bougent leurs membres et on peut distinguer parfois une certaine forme de violence. Mais le contact physique reste cependant rare. Après quelques heures d’observation, je repère des mouvements réguliers, sortes de rituels, vers une machine d’où s’écoule un liquide noir dont les visages pâles s’abreuvent goulument et régulièrement. Soudain, un léger signal sonore créé le branle-bas de combat. Les yeux se rivent sur la boîte noire, scrutent une sorte d’écran où des hiéroglyphes, pictogrammes et autres signes s’affichent. Voilà ! C’est par là que l’ennemi arrive ! Des équipes se forment. Une répartition s’organise ; une hiérarchie semble se dessiner. Il y a des exclus, des leaders. Là aussi, j’apprendrai plus tard le nom de cette stratégie qu’ils appellent « le travail d’équipe. » Vers la fin de journée, je remarque quelques déserteurs qui fuient leur poste avant la fin du combat. A mon tour, je quitte cette terre incroyable. J’y aurais observé beaucoup de rituels auxquels chaque membre de la communauté semble attaché. Mon sentiment est partagé. J’hésite. Il semblerait que l’on ne puisse que difficilement quitter ce territoire, une fois que l’on y a mis les pieds. On m’a d’ailleurs proposé un papier en insistant pour que j’y appose une sorte de calligraphie, en bas de page. Mais une question me taraude ? Dois-je m’installer en terre inconnue ?
Moi, j'ai adoré Zazie en Papouasie hier soir. Bonne journée à tous !

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