mardi 28 septembre 2010

La disparition

Depuis 30 ans qu’il faisait ce métier, l’Inspecteur X n’avait encore jamais vu ça. Il en avait traqué des malfaiteurs, des psychopathes, des serial killer. Tous, ils avaient une signature. Tous, à un moment donné, commettaient une faute qui les perdait.

Mais là, rien. Rien depuis des mois. Aucun indice et des fils qui ne cessaient de s’emmêler pour finir par ne donner qu’une masse informe et brouillonne dont on ne pouvait plus rien démêler.

« Peut-être qu’ils ne sont pas si loin que ça. Tellement proches qu’on ne les voit même plus… » avait une nouvelle fois tenté le tout jeune inspecteur Y.
« Mais arrête avec tes élucubrations ! » Sans savoir comment l’expliquer, l’inspecteur X avait pris en grippe cette nouvelle recrue. « Qu’est-ce qu’ils ont tous à me parler de point de vue, de détachement, de perception. Foutue nouvelle génération ! C’est en collant aux faits qu’on trouve la solution, pas en prenant de la distance. » marmonnait dans sa barbe le vieux policier.

N’empêche, l’enquête piétinait.
Et le jeune inspecteur, s’il n’osait pas insister, savait pourtant comment résoudre cette énigme. En levant un peu le nez, en prenant un peu de distance, en reconsidérant les faits, en s’écartant un peu, en s’avançant, en reculant, en allant plus loin que le bout de son nez. Peu importe la méthode, l’important était de changer de perspective. De cette façon, il en était sûr, l’enquête trouverait son issue. De cette façon, il en était persuadé, on retrouverait les pieds de cette jeune victime.

Il y songea encore un peu mais n’osa faire de nouvelle suggestion. « Vieil ours ! » pensa-t-il en son fort intérieur. « Vivement la mutation, tiens ! » Il croqua dans son sandwich et se mit à rêver à la carrière qui l’attendait. Si seulement quelqu’un prenait la peine de le prendre au sérieux. Si quelqu’un prenait le temps de l’écouter, il oserait alors défendre sa théorie.

Cette disparition n’en était en réalité pas une.
« Tout est question de point de vue. » se répéta intérieurement le jeune homme.

Car, il en était sûr, en regardant un peu plus loin que le bout de son nez, la jeune victime retrouverait ses pieds.

Vue du ciel

6 commentaires:

  1. Et bientôt je pourrai même te prendre dans mes bras...

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  2. Haletante petite nouvelle policière!
    En tous cas, on voit les pieds d'une belle chaise!

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  3. :) j'aime bien quand tu joues a Yann arthus bertrand... Excellent texte, j'aime beaucoup la chute!

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  4. Magnifique cette vision de ton bidon. Et très beau carrelage, en passant!...

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  5. Belle histoire, beau bidon, beau carrelage, belle chaise !!!!
    Bisous à vous

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  6. Yihaaaa les chaises sont arrivées !

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