lundi 29 juin 2009

I love vieux

Nos chers vieux ! On les aime, on les déteste... Une chose est sûre, il ne laisse personne indifférent. Comment faire autrement, étant donné qu'il est devenu impossible de les éviter. Nos chers vieux tout branlants qu'il faut chouchouter pour qu'ils vivent le plus longtemps possible. Ils sont fragiles, leur mémoire leur fait défaut, leurs jambes aussi. Il est donc de notre devoir de les soutenir. Ils sont notre mémoire collective, les témoins du passé national, de notre histoire familiale. Ils ont le bon sens des anciens "qui en ont vu d'autres". Toujours un petit conseil qui fait écho à une expérience passée dont il vous font profiter avec générosité. Il y a dans leurs yeux quelque chose de mystérieux ; on y voit la fougue des années passées, la fatigue des années présentes, le doute des années à venir. Ceux de la campagne restent assis des heures derrière leur fenêtre ou sur une chaise en formica posée devant la porte d'entrée. Indétrônables. Ou bien on les voit, le dos cassé, ramassant les haricots pour faire des conserves. Binant, creusant, arrachant les mauvaises herbes, arrosant,... Infatiguables. Cette année encore il y aura des conserves pour toute la famille. Tomates pour les soupes de cet hiver. Petits pois, haricots verts, fruits au sirop,... Ceux de la ville ont le pas plus léger. Ils font les marchés, prennent le bus, vont à des expos, portent des baskets. Ils ne se sentent pas vieux ; "il reste tant de choses à faire !", "Quand on est vieux, c'est avant tout dans sa tête !" Ah ! nos chers vieux. Ils sont nos racines et on aime les retrouver dans nos villages nataux. Le temps d'un repas de famille, de quelques jours de vacances, l'été...
Ah ! nos chers vieux ! Ils font leurs courses le soir, entre 19h et 20h quand vous sortez du boulot. Ils y retournent le samedi parce qu'ils ont oublié le sucre à confitures. Ils prennent les transports en commun vers 18h, à la sortie des bureaux. Ils vous volent votre place aux toilettes publiques, impunément. Ils parlent fort au cinéma. Ils parlent fort au restaurant. Ils demandent mille détails à la serveuse sur tous les plats du menu. Ils sont lents à la caisse mais rapides pour vous guauler votre place dans le bus. Ils font comme s'ils étaient seuls au monde ; "Hein quoi, comment,où ça ? Ah bon ?" Ils ne verrouillent pas leur clavier de portable et vous laissent des messages sur lesquels on entend leurs pas, le son lointain de Julien Lepers à la TV,... Ils veulent le meilleur parce qu'ils sont vieux, le moins chers parce qu'ils sont retraités. Ils critiquent les jeunes, impolis, vulgaires, impertinents, insolents mais oublient de vous dire "pardon, s'il-vous-plaît, merci". Enfin, enfin, enfin, ils s'obstinent à continuer de conduire. Le siège à 2 cm du volant, le clignotant toujours allumé, la vitesse bloquée sur 40 km/h (en ville, en campagne, sur l'autoroute, sur un parking), les rétroviseurs absents ("Hein quoi, y a d'autres personnes sur la route ?") Ils déboulent des parkings, des routes, des garages, des carrefours, sans regarder à droite, à gauche, devant, derrière. Quel bonheur de vivre ainsi, seuls au monde, emmerdant poliement le reste de la société.
Ah ! nos chers vieux. Ceux d'où nous venons et ce vers quoi nous allons... Faudrait-il les tuer à la naissance ? Y a des jours, j'me demande...
Bonne journée les amis ; le début du reste de votre vie... Le pas suivant vers la vieillesse...!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire