dimanche 21 juin 2009

La mémoire suffit-elle à l'historien ?

Il y a tout juste...quelques années...en 2000, à cette heure-ci, je planchais sur ce sujet de philo : "La mémoire suffit-elle à l'historien ?". Pôpa avait dû me déposer en voiture devant le lycée Pothier d'Orléans où j'avais retrouvé mes copines de classe. Pour la filière L, l'épreuve de philo, c'est capital. Coef. 8 ! Je suis arrivée sereine. Même pas peur. Avec trois stylos plume et 12 cartouches d'encre, 4 stylos bille bleu, 4 stylos bille noir, 2 crayons de papier, 2 montres, 1 super BN, une bouteille d'eau, une couverture de survie, une lampe torche, une boussole, de la ventoline, une calculatrice au cas où il aurait fallu calculer l'âge de Platon, 3 paires de lunettes, ma carte d'identité, mon permis de conduire, ma carte Vitale, ma carte de groupe sanguin au cas où. J'avais 345 Euphytose dans le cornet ; c'est bon, relax. Môman avait sollicité les services d'un gourou magicien qui, grâce au mouvement de son pendule au-dessus de ma photo, a chassé toutes les ondes négatives qui auraient pu me déstabiliser. Les conditions étaient au top. Je me suis installée au milieu de tous ces littéraires baba cool. Car il faut savoir que la filière littéraire regroupe les artistes, les philosophes, les anar., les rebelles, les "vivons-d-amour-d-eau-fraîche-et-de-poésie", ceux qui confondent volontiers l'Appel du 18 Juin avec l'Appel des 18 joints. Cooool quoi... Ils regardent de haut les scientifiques aux lunettes démodées, au jean trop court, au cartable qui dégueule de manuels de physique-chimie, de calculatrices, de rapporteur, équerre, compas, d'Eau Précieuse contre les boutons. Et ils regadent aussi de haut les économistes capitalistes, marketeurs de première. Les littéraires sont les premiers à peindre les banderoles pour la grève, à sécher les cours, à arriver bourrés ou shootés en cours, à lire entièrement les Contemplations parce que ça fait planer et à attacher leurs longs cheveux négligemment, avec des crayons de couleurs pour faire plus cool. N'empêche, en sortant du lycée, Bac L en poche, on se demande bien ce qu'on va faire. Pour tous les futurs bâcheliers en train de plancher sur leur sujet de philo, j'ai envie de dire, pour plagier notre Général : "Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour les littéraires de France. Car vous n'est pas seuls. Vous n'êtes pas seuls ! Vous n'êtes pas seuls ! Quoiqu'il arrive, la Flamme de la littérature française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Quant à moi, demain comme aujourd'hui, j'écrirai des billets douxmeur."*
A demain les amis et rendez-vous pour les résultats des exams ; après, on ira boire un lait fraise au bar d'à côté. BBBB (Big Bisous Bien Baveux).


* Extrait de l'Appel du 18 Juin de De Gaulle : "Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. [...] Car la France n'est pas seule. Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! [...) Quoiqu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. [...] Demain comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire