dimanche 21 juin 2009

A la gloire de nos poils

Ils ont été admirés. Pour leur courage, leur bravoure. Cachés dans leurs tranchées. Guettant l'ennemi. Ils laissaient moustache et barbe les envahir. Nos braves poilus. On en garde un souvenir ému. Ils nous ont sauvé. Leurs poils sont un gage de virilité. Chez les hommes, on apprécie même les poils qui disent "Viens dans mes bras, poupée. Je suis un homme, un vrai, un pur." Placés au bon endroit (non, parce que dans les oreilles, ça fait moins rêver...), les poils rassurent. Cet homme imberbe sera-t-il capable de me protéger en cas d'attaque nucléaire ? Pas sûr. Par sécurité, je vais lui préférer cet homme poilu juste comme il faut, là où il faut.
Face à cela, je pose donc une question. LA question. Pourquoi Diable, nous, pôôôvres femmes faibles, devons-nous à tout prix (d'ailleurs, c'est cher), nous faire retirer nos poils ? Pourquoi nul ne voit dans nos chers poils un quelconque signe positif de charme, de beauté, d'élégance ou bien, comme nos vaillants soldats, de bravoure et de courage ? Pourquoi n'aurions-nous pas le droit nous aussi d'être courageuses et donc, par là même, poilues ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Pourquoi devons-nous nous engluer de cire et accepter qu'une main arrache sauvagement une partie de nous, produite localement, 100 % bio, directement du producteur au consommateur ? Pourquoi devons-nous accepter d'être dépossédées ainsi ? Pourquoi le sens commun, l'imaginaire collectif, la bienséance ont fait de nos poils des bêtes à abattre ? Pourquoi ? Je pleure... Pourtnat, ils nous protègent, nous et notre peau fine et délicate. Ils sont nos boucliers naturels. Comment peut-on exiger que nous baissions les armes, nous, pauvres femmes impuissantes. Face à notre faiblesse naturelle, ne serait-il pas légitime (voire impératif et salvateur) de nous laisser nos poils, fidèles protecteurs, gardes du corps ultra-rapprochés ? Nous devons inverser la tendance. Nous devons créer la tendance. Il faut raser des siècles de définition du Beau. Le poil doit devenir symbole du Beau. C'est notre seul chance.
En attendant, mes poils et moi allons continuer à nous séparer régulièrement, à nous dire "bye bye" sur la table d'une esthéticienne. Remarquez, j'ai bien noté qu'il ne s'agit jamais d'un adieu. Ceux-là reviennent toujours. Toujours. Sys-té-ma-ti-que-ment. Au cas où soudain, l'ordre du monde s'inverserait et qu'il deviendrait absolument inenvisageable de s'en séparer. Ils reviennent donc. Nombreux. Vaillants. Merci à eux (hyprocrisie totale mais je préfère ne pas les vexer. Imaginez qu'ils se ramènent plus nombreux...)
Bonne journée à vous et à très vite, parole de poilus.

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