dimanche 21 juin 2009

My name is Hilton. Paris Hilton.

Que celui à qui il n'est jamais arrivé de baisser la tête en fixant le bout de ses chaussures et en prenant l'air le plus pressé possible en passant devant a) quelqu'un qui demande 2-3 euros pour vivre b) quelqu'un qui veut que vous adhériez aux Médecins sans frontières pour la lutte anti-cancer du sidaction des chiens orphelins d'Ouganda c) quelqu'un qui veut vous refiler un prospectus que, de toutes façons, vous confierez à la première poubelle que vous croiserez ; que celui qui n'a jamais fait ça ME JETTE LA PREMIERE PIERRE ! Je sais, c'est honteux mais c'est comme ça.
Seulement, hier, j'étais pas pressée. Et ça devait se voir. Pas envie de rester au boulot pendant ma pause déj, je décide d'aller faire un tour en ville. Je l'ai repéré de loin. On les repère toujours de loin. On les voit qui font du sur place, qui regardent à droite, à gauche. Il m'a quand même chopée le sournois. D'habitude, j'ose filer l'air de rien, essayant d'insinuer dans ma démarche un truc du genre : "Non mais les gars, c'est ma pause déj', je suis speed. Je reprends le boulot dans 2 minutes. J'ai déjà à peine le temps de rentrer chez IKKS..." Bon, là, j'ai pas été inspirée et j'ai saisi le document tendu. A peine mes doigts s'étaient-ils refermés sur le-dit document que le gars m'alpague. Une BD conçue par des chômeurs et qu'ils vendent pour éviter de faire la manche... [Difficile de rester insensible. J'ai pas un coeur de pierre non plus.] Une question me taraude alors : COMMENT JE FAIS POUR REFUSER ? En regardant l'heure sur ma montre Dolce Gabana ??? En plissant les yeux derrière les verres de mes lunettes Prada ???? En fouillant dans mon sac Longchamp ??? (A noter cependant que j'ai des réponses à cette avalanche de marques de luxe : la montre = cadeau de papa. Qu'est-ce que j'y peux ? Les lunettes = y a plus de lunettes sans marque de nos jours. Et des Prada, ça coûte même pas spécialement cher. Le sac : là, je dois avouer que je me la pète. A noter que cadeau de papa encore. A noter aussi qu'à part ces trois signes ostentatoires de richesse, le reste, c'était HM, Kookaï à tout péter. COmme quoi, la frime, c'est dans les accessoires.) Bref, j'ai sorti 2,50 € de mon sac. Penaude. C'était moins que le prix de revient de la BD alors il n'a pas pu me la laisser. J'allais pas non plus lui filer 10 €. Non ? Et je suis partie, toute petite dans mes souliers (Dior). J'avais même pas l'impression d'avoir fait une bonne action. Je suis rentrée à la FNAC. Et j'ai rien acheté.

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