dimanche 21 juin 2009

Ne jamais vendre la peau du plus petit que soi avant d'avoir balayé devant sa porte

Quel bonheur, ces petits ratés dans la discussion, ces langues qui fourchent et s'empêtrent, ces pinceaux qui se mélangent. On se retient de ne pas rire. Un peu comme quand votre interlocuteur vous parle depuis 10 minutes avec un air très sérieux et que son coude glisse soudainement de la table. On essaie de continuer à suivre sans pouffer de rire. Et le monsieur ne fait plus peur du tout... Parfois, on sent qu'il y a un truc qui cloche, qu'il y a des mots qui manquent ou qu'ils ne sont pas dans le bon ordre mais on n'arrive pas forcément à mettre le doigt sur l'erreur... Je dois l'avouer, je suis assez douée pour ces fourchages intempestifs de langues. Tout s'accélère. J'ai l'idée. J'ai les mots grosso modo. Et au final, c'est pas toujours ça... Le billet du jour livre quelques unes de ces perles.
- On adore quand Monsieur X. que je ne peux pas citer affirme haut et fort "Qu'il va mettre les oeufs dans le plat !" ou bien que "ça fait boule de gomme..."
- Mais je retiens aussi mon collègue dernièrement qui conseille ainsi qu'il est préférable de "tourner 7 fois sa langue dans sa poche". J'en déduis qu'il faut garder sa langue dans sa bouche...
- Quant à ce journaliste l'autre jour, qui affirmait que "tous les compteurs étaient au vert". Je pense qu'il parlait des voyants...
- ça marche aussi avec certains mots qu'il semble normal de mal prononcer. A la limite, on se moquerait presque de vous quand vous les prononcez bien. C'est le cas pour "un astérisque" qui n'a pourtant rien à voir avec Astérix... Mais aussi "in extermiste" qui supplante souvent le véritable "in extremis". Quant à l'infractus... Dit-on vraiment "infarctus"...?
-Quant aux lapsus... Que du bonheur... Dire qu'on va se faire quelques "gâteries" à la place de quelques "galeries"... Dire "Je te couche" à la place de "Je te coupe". Par respect pour eux, les auteurs de ces lapsus resteront anonymes...
Enfin, on adore aussi ces situations on ne comprend rien et où, lorsque les connexions se font finalement dans notre cerveau, on se sent seul. Très seul. Vous me connaissez, j'ai déjà vécu ça des dizaines de fois... Oui, je l'avoue, j'ai compris "piercing" à la place de "père signe" et je me voyais déjà coller mon piercing sur une facture client qui n'attendait que la signature de mon père... J'ai aussi assuré à un salarié de mon père qui voulait monter l'"étroit" (= nom d'un chariot mobile..."étroit") que un seul me suffirait... Ben oui, "l'étroit" / "les trois"... Facile de confondre. Je ne parlerais pas de cette réunion client, il y a quelques mois, où j'ai tardivement compris que la "coord" était le diminutif pour nommer la "coordination" et non pas la corde. Je ne voyais pas bien ce qu'elle venait faire là cette corde, mais bon... Idem quand j'ai compris que ETAM faisait référence à la catégorie sociale des "Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise" et non pas au magasin de fringues... Enfin, qu'on ne me jette pas la pierre, j'en connais un qui s'est demandé ce que "se mandeler" pouvait bien vouloir dire, dans la chanson de Barbara : "L'Aigle Noir, dans un bruissement d'ailes..." A ne pas confondre avec "L'Aigle Noir, dans un bruit, se mandelle..." Idem, pour "Mabrouk" qui est le nom d'un chien et non un truc qui nous appartient, comme s'il y avait "ma brouk, ta brouk, sa brouk..."
Je ne saurais donc que trop vous recommander de tourner 7 fois votre langue dans votre bouche ou votre poche ou ce que vous voulez, avant de prendre la parole. ça peut servir...

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